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Matheysine et Hauts Pays ...

Accès direct à tous les articles de ce blog :
Introduction
En hommage à René Reymond...
la République d'enfants de Moulin-Vieux
Vers l'aiguille de la Dibona et le refuge du Soreiller
Au milieu d'une harde de chamois...
Le col de la Vaurze en partant du Désert en Valjouffrey.
Vers le lac et la brèche Gary.
Le regard d'une brebis
Le secret de la dernière restauration de l’église de Pierre-Châtel enfin percé !
La montagne défigurée...
LeTitanic "refait surface" en Matheysine.
Comment j'ai fait fortune dans le Trièves grâce à Jean Giono...
Valjouffrey-un livre d'Hervé Champollion
Concert Olivier Messiaen le 09/06/13 en l'église de Saint Théoffrey
Invitation à lire "Roizonne -Histoire illustrée de la vallée du mandement de Rattier-" de Danièle Vuarchex.
Roizonne – Histoire illustrée de la vallée du mandement de Rattier. Un livre de Danièle Vuarchex
Les Alpes de Doisneau. Robert Doisneau en vacances à Laffrey...
Paul Fabre : jean, berger d'Entraigues.
Le poids du papillon. Un conte poétique, deux destins parallèles...
Etrange tête à tête en redescendant du Tabor
Le col des Sept Laux
le col de la Muzelle au départ de Valsenestre
Deux expositions d'aquarelles de Gilbert Skorski en 2012...
Le col de Côte Belle
Bêtes et hommes, mon chien...
Légende de Noël au Pays Noir...
L'association des Amis du Musée Matheysin reçoit le prix 2011 de l'Académie Delphinale.
Au bord de la route...
Le refuge de Font-Turbat Mémoire -mémoire alpine du Haut-Valjouffrey
Du pique nique du Grand-Ferrand vers les cols La Croix, des Aurias et de Charnier...
Des convictions que l'on emmène jusque dans la tombe!
Les Gonthéaumes incendiés en 1882 ? Recherches dans les archives...
Faire-part de naissance du blog "Aquarelles de montagne, souvent de sports de montagne, d'un natif du pied de l'Obiou".
Edith Berger. Peintre du Trièves
L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono -compléments-
Gilbert Skorski expose ses aquarelles à La Mure.
Fascinant Obiou : un rêve de randonnée.
Crash sur l'Obiou : 60eme anniversaire - Mémorial de la Salette Fallavaux
Obiou : montagne mythique.
La petite hermine du Tabor...
L'homme qui plantait des arbres -Jean Giono-
Quelle est triste la montagne !
Pratiquer le haïku en montagne?
Calès, le jongleur de Tencin, peintre des montagnes.
Hier c'était le printemps.
La gloire de mon arrière-grand père.
Crash sur L'Obiou
Historique succinct des Mines en Matheysine
Les Gonthéaumes : recherches sur d'anciens travaux miniers...
Le carré magique de Valbonnais
Meeting aérien sur le lac de laffrey : les canadairs font leur schow…
Le puits du Villaret.
Le puits des Rioux
Le puits Sainte-Marie à la Motte d'Aveillans.
L'anthracite : l'or de la Matheysine...
La grotte de la Fétoure
En allant vers le lac du Vallon et le col du Rochail...
Adieu Emile Masse...
Matheysine, terre d'inspiration.
Le sentier des Pères vers Notre Dame de la Salette
Olivier Messiaen en Matheysine. Hommage des 20-21/09/2008
Une grande faim en (de !) montagne...
La Matheysine vue du ciel...
Juillet Août mois des obsessions
Institutrices en Oisans...
Vous connaissez Petichet ?
Les Gonthéaumes, hier (1958) et aujourd'hui
Petit Train S.G.L.M : Visite des ateliers
Vers le lac et le glacier d'Arsine
Le canal du Beaumont
Un article du Dauphiné Libéré de 1957 parlant de l'église romane de Saint Théoffrey...
La vieille église Romane de Saint Théoffrey
Les yeux de l'oncle Jules...
Une randonnée pleine d'émotions vers le refuge du Pavé.
Excursion au Piquet de Nantes en souvenir de l'abbé Pierre.
En Matheysine l'air est pur, le climat est sain… Une centenaire en 1946
Des traces étranges sur la colline des Creys en Matheysine...
Lac Claret et lac du Poursollet, randonnée pour automobilistes
Une "auberge rouge" en Oisans ?
Le plus vieux berger des Alpes : Emile Masse
Quelques jeunes bouquetins acrobates et curieux...
Le Grand Serre en Matheysine, la cabane de la Grande Cuche
La mine de l'oncle "Top" : Prenez donc le temps de la chercher dans la colline des Creys...
Mon ami Bernard : pélerinage de printemps au sommet du Tabor de Matheysine
L'hiver en Matheysine avait été rude cette année là ...
Bibliographie,documentations (Giono)...
La tête dans les nuages...
Un journée de poisse ! Glandu n'a pas de chance...
Le Trièves : Première approche aux pieds du Grand Ferrand
Marmottes
Au bout de la randonnée : Son Altesse Chamois
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?
La légende de la Pierre Percée.
Publication : Mémoire d'Obiou.
La Gribouille : une chaleureuse librairie à La Mure.
Quelques photos en Matheysine - Petite présentation
Bibbliographies, documents (divers auteurs)...
Bibliographie,documentations (Samivel)...
Bibliographie, documentations (René Reymond)...
Une épopée moderne au Tabor de Matheysine !
1 avril 2008

Au bout de la randonnée : Son Altesse Chamois

La Grave, Villar d'Arêne, le Pied du Col, le Pont d'Arsine : en voiture et le nez en l'air, le cou tordu vers tous ces sommets déjà ensoleillés malgré l'heure matinale...          
Promesse d'une journée au paradis ?
Changement de moyen de locomotion et petite cérémonie rituelle du départ : chaussettes, chaussures, check-list du sac à dos...  petit frisson  (20° dans la voiture,  -2 ou -3 dehors).
Dis!  tu les gardes les quilles de ton pantalon toi ?
Bah ! On se réchauffera en marchant...
Muscles froids, gouttes au nez, petites douleurs... (Qu'est ce qu'on fait là , à cette heure ?)
Le Pas d'Anna Falque, le plan de l'Alpe, le refuge de l'Alpe de Villar d'Arêne, la Romanche glougloutte et ronchonne à nos côtés, le rythme de la marche commence à faire son effet .
On n'a pas dit vingt mots depuis le départ, et maintenant on est bien... Heureux !
La lumière est dure, les fonds sont encore dans l'ombre. Bien compliqué pour la photo mais patience...
Progression lente, constante... En un mot têtue, comme nous!
On prend le raccourci par les cables ?
Ben oui ! c'est plus rigolo non ?
Le Pavé, le pic Gaspard, la Grande Ruine, Roche Méane, le glacier du clôt des Cavales... Nous sommes encerclé par des géants.
Et puis au bout de notre toute petite aventure d'aujourd'hui et sans doute par un clin d'oeil du hasard son altesse chamois nous attendait sous... la Pointe des Chamois.
Magnifique animal confiant, tranquille, curieux , et même peut-être un peu cabotin.
Adrénaline, photos . Ne pas trop le déranger, savoir couper court, car bien que peu farouche et paisible notre présence le dérange. Ici nous ne sommes que des invités !
A méditer...

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1 avril 2008

Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?

L'hiver en Matheysine peut devenir une véritable épreuve.
L'ennui, la solitude aussi parfois, pèsent sur le moral...

" Qu'on laisse un roi tout seul sans aucune satisfaction des sens, sans aucun soin dans l'esprit, sans compagnie, penser à lui tout à loisir et l'on verra qu’un roi sans divertissement est un roi plein de misères… "

Pascal

Quelques jours de vrai mauvais temps et l’ennui s’installe…
Belle occasion  de relire « Un Roi sans divertissement » de Jean Giono.
Le livre n’est pas disponible …
Quelques photos maquillées d’une touche de sang
remplaceront mille mots érudits.

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Midi, la Pierre Percée dans une trouée de blizzard

Le film réalisé par François Leterrier vous enchantera par son atmosphère, sa couleur, sa lumière et vous permettra certainement d'effectuer une lecture plus approfondi du livre...

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Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?
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Pourtant les hôtesses sont douces
Aux auberges bordées de neige
Pourtant patientent les épouses
Que les enfants ont pris au piège
Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

Pourtant les villes sont paisibles
Où tremblent cloches et clochers
Mais le diable dort-il sous la bible
Mais les rois savent-ils prier
Pourtant les villes sont paisibles
de blanc matin en blanc coucher
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

Pourtant il nous reste à rêver
Pourtant il nous reste à savoir
Et tous ces loups qu'il faut tuer
Tous ces printemps qu'il reste à boire
Désespérance ou désespoir
II nous reste à être étonné
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

Pourtant il nous reste à tricher
Etre le pique et jouer cœur
Etre la peur et rejouer
Etre le diable et jouer fleur
Pourtant il nous reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu'une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

                                                 Jacques Brel


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Un porte vers le néant ?


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Cholonge dans le brouillard d'hiver...


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Soleil d'hiver !


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«Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : c'est l'ennui. Au fond, pour moi, si on voulait une description de l'homme, l'homme est un animal avec une capacité d'ennui. Le chiens ne s'ennuient pas, les animaux ne s'ennuient pas, les animaux domestiques ne s'ennuient pas, même pas les moutons, mais les hommes s'ennuient, ils ont la capacité d'ennui. De là, la création de tous les vices, de là, la création de tout ce que vous pouvez imaginer, de là, les crimes, parce qu'il n'y a pas de distraction plus grande que de tuer; c'est admirable; la vue du sang est admirable pour tout le monde.»

Lien :Jean Giono



1 avril 2008

La légende de la Pierre Percée

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Autrefois on l'appelait la "Roche Percée". En 1749 sur la carte de Bourcet elle porte le nom de de " Pierre Pertuisade" et "Pierre Pertuisée" dans un parcellaire de 1540. (Informations tirées de "Le Plateau Matheysin  - Historique du canton de La Mure" par Pierre Berthier.)
La légende veut que ce monolithe naturel soit un apprenti du Diable "Folaton" pétrifié et agenouillé devant Dieu...

pierre" Un soir, donc, j'étais là-haut, près de mon diable. Dans le ciel de cette nuit d'août étouffante, la lune rouge paraissait en feu. Tout à coup, il me sembla que ce grand corps de pierre frémissait. Ses formes diaboliques se dessinèrent plus nettement à mes yeux effarés et je vis le démon se redresser... Qui donc es-tu ? m'écriai-je. Je suis Folaton ! Folaton ? Comment, tu ne connais pas Folaton ? Tu ne sais pas que c'est moi qui fus chargé de construire le mur du parc de Lesdiguières ? Le connétable avait vendu son âme pour obtenir de l'Enfer qu'un mur entourant son parc fut élevé en moins de temps qu'il ne mettrait lui-même à en parcourir le pourtour à cheval. Ignores-tu à ce point ton histoire ?
Alors, apprends que ce rusé compère joua si bien le perclus, le poussif qu'il nous dupa honteusement. Nous menions, sans hâte inutile, la construction de deux pans de mur de part et d'autre du trajet lentement suivi par sa bête. L'enceinte presque terminée, nous l'allions prendre comme dans un étau, quand, soudain preste, il sauta hors du parc ! En vain les deux pans du mur se refermèrent-ils, comme une mâchoire, sur la queue du cheval : ils ne purent le retenir. Le malin connétable avait fait bénir sa monture.
Ce disant, Folaton reprit sa forme originelle de démon au corps de cristal vert. Il s'assit face à moi sur une gigantesque anémone. Il croisa ses jambes de lézard, fit claquer ses ongles d'émeraude et plongea dans les miens ses petits yeux de feu.
Fort bien, lui dis-je, mais si proche de nous que soit Vizille, là, au bord du Lac Mort, comment se fait-il que l'on te voie ici, transformé en pierre ?
Ah ! pauvre de moi ! J'ai voulu montrer mon zèle : je me suis agrippé à la queue du cheval pour retenir le connétable. Un archange m'a saisi le bras, j'ai été soulevé de terre et précipité sur ce sommet où j'expie mon forfait.
En as-tu pour longtemps ? Deux mille ans encore...
Et sur ce, Folaton réintégra son corps de pierre... et s'écroula sur ma tête avec un bruit de tonnerre. Je me réveillai en sursaut sur le lit de gazon où je m'étais endormi par cette orageuse soirée. J'eus à peine le temps de rentrer à grandes enjambées à travers les prairies et les champs d'avoine pour échapper à la colère du ciel, sans doute déchaînée par le bavardage de Folaton.

LIEN -> : René Reymond. Pierre-Châtel, hier et aujourd'hui.

1 avril 2008

Publication : Mémoire d'Obiou

Mémoire d'Obiou est publiée par l'association "Les Amis du Musée Matheysin - Patrimoine des pays de La Mure".

Depuis 1996 la revue s'attache à relier le temps passé au présent en proposant une grande variété d'articles. La force de cette publication tient certainement autant à la multiplicité des sujets abordés qu'à la qualité et au grand nombre des auteurs signataires.

Faire connaître et valoriser le patrimoine local.
Sauver de l'oubli ce qui a façonné ce "Pays" si particulier.
Initier et divertir, faire passer le savoir...(un peu à la manière des compagnons du tour de France: ces hommes que l'on appelait les "passants", non pas parce qu'ils étaient de passage mais parce qu'ils transmettaient "passaient" leur savoir aux plus jeunes...)

Avant de lister les sommaires des 15 numéros voici à titre d'exemples la reproduction de quelques textes de quatrième de couverture:

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Retrouver ses racines, à l'aube du IIIe millénaire, tel est le souhait des Amis du Musée Matheysin... C'est pourquoi ce numéro 4 de Mémoire d'Obiou propose, au gré des passions ou de la fantaisie des auteurs, mais aussi selon leurs recherches et leurs trouvailles, des articles variés, sérieux ou teintés d'humour qui essaient de faire revivre le passé de La Mure et des régions environnantes.

 

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" Nous ne pouvons nous passer du passé. Il a beau ne plus s'imposer à nous comme tradition, il n'en continue pas moins de nous définir et de nous déterminer; il nous domine d'autant plus que nous tendons à l'ignorer, et nous ne pouvons pas ne pas identifier en lui la source de cette part de nous-mêmes qui nous échappe ". Marie-Claude Biais, Marcel Gauchet, Dominique Ottavi, Conditions de {'éducation, p. 90. éd. Stock 2008.

 

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"... Le présentisme [...] est effrayant. La perte des anachronismes. L'instant qui scintille, sans recul pour s'en démarquer, sans l'aune pour le jauger. Si maintenant tout est maintenant, disons adieu aux rébellions de demain, que le jeunisme tuera dans l'œuf... Que peut-on attendre d'enfants du siècle aussi pleinement de leur siècle, libérés des "diktats de la tradition", des "vérités imposées de l'extérieur" ? Une reddition au consensus... "
Régis Debray, " Reculer pour mieux sauter" Revue Médium, n° 22, Pense-Bête (8)

Voici une présentation rapide des 15 numéros de Mémoire d'Obiou :

(Pour agrandir les vignettes "Première page" ou "Sommaire" il suffit de faire un  clic gauche dessus!)

 

 

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1 avril 2008

Quelques photos en Matheysine - Petite présentation


Imaginez une île, assaillie à l'est par une armée de géants portant de grandes cagoules blanches (l'Oisans), coupée du reste du monde par un gouffre vertigineux qui barre la route du sud (les gorges du Drac), emprisonnée à l'ouest par une muraille lisse et sans faille (le Vercors) et dont le seul lien de communication soit une sorte d'escalier qui descend vers la ville et les hommes... (la côte de Laffrey).

Et bien cette île, issue de votre imagination ressemble à la Matheysine.

matheysine66Entourée par la fureur extravagante du massif de l'Oisans et la vigueur intempestive du relief préalpin du Vercors, la Matheysine dénote dans ce relief chaotique par son bocage ondulant presque mollement au grès des serres et des creys. A mi-chemin entre le soleil quasi méditerranéen des Alpes du sud et l'âpreté des Alpes du nord, à deux pas du chapelet des cols aux noms prestigieux qui séparent les mondes du soleil et de la neige, l'île verdoyante de la Matheysine est née de la confrontation d'une nature étrangement spécifique et d'une population marquée, comme toutes les populations montagnardes, par un climat et une situation géographique peu favorable à priori à l'épanouissement économique et social. La Matheysine, contrairement au Dauphiné dont elle dépend historiquement, s'affirme avant tout comme une identité géographique . Nettement délimité par ses frontières naturelles le plateau a eu la double chance d'enfermer une importante couche d'anthracite et d'être un des passages obligatoires entre Grenoble et les Alpes du sud.

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Melting-pot végétal aux Gonthéaumes : Automne, saison des émerveillements lumineux : l’embrasement ne durera pas, le temps des panaches et des oriflammes est éphémère mais il suffit d’être là et de regarder.


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Plateau Matheysin, vue prise en direction du nord, lac de Laffrey.

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Lac de Petichet.

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Hameau des Gonthéaumes, à Petichet, commune de Saint Théoffrey. Au fond sa majesté l'Obiou (tête de bœuf en patois).

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Lac de Laffrey. A l'horizon : le massif de la Grande Chartreuse.


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A gauche le Grand Serre, à droite le Tabor . Par en dessous le lac de Petichet.

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Petit matin d'automne : En promenade dans la colline des Creys.

Explosion des printemps.
Torpeur écrasante des étés surchauffés.
Mais surtout douceur nostalgique et bonhomie des automnes.
La plus magnifiques des saisons qui nous fait, en montagne plus qu’ailleurs encore, ressentir la fragilité de l’instant…
Saison des bonheurs subtils et des maturités ou toutes nos joies sont exacerbées par les épreuves pressenties.
En effet l’hiver s’annonce déjà par quelques signes furtifs :
Un petit rien dans le fond de l’air du soir, un frisson dans les buissons, un soupçon de violet dans la lumière, où une étrange et insidieuse mélancolie.

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1 avril 2008

Bibbliographies, documents (divers auteurs)...

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Le personnage central du nouveau livre de Philippe Lamour, c'est la montagne. C'est ce monde encore autonome, qui vit de lui-même et sur lui-même, et adapte à ses lois les hommes, les bêtes et les choses dans le décor des rochers, des bois, des alpages et des eaux. Avec Philippe Lamour, on partage, avec émotion, l'existence quotidienne des montagnards : les paysans, les bergers, les forestiers, les chasseurs et les femmes de grand labeur et de grand cœur ; et les enfants ; et aussi le maire, les conseillers, les gendarmes ; et encore les moutons, les vaches, les chiens, les chamois, les coqs de bruyère, les marmottes et les aigles. On n'oubliera pas Augustin et son antique autocar, les infatigables Célestin et Joseph, et le Mile et Norbert le braco ; ni Céline, la douce institutrice ; ni le berger Adrien ni le chien Perdreau. C'est le récit simple et fort d'un haut pays, simple et fort, le pays de la liberté. C'est le roman vivant de la montagne.


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En 1938, trois séminaristes grenoblois découvrent par hasard l'univers de la haute montagne et s'y plongent avec l'inconscience des débutants. Ils sont sans le sou, mais leur enthousiasme est sans borne... Au point de faire quelques entorses à la stricte discipline du Séminaire !
Au fil de leurs équipées, nos futurs curés apprennent qu'il n'est pas facile de louer une paire de skis avec une soutane, s'initient aux joies et aux déboires du rappel, et enfin abordent les sommets du massif des Ecrins dans l'innocence la plus totale. Leurs intuitions les gouvernent à contretemps : ils entrevoient de terribles dangers là où il n'y en a guère et prennent les plus grands risques sans même s'en rendre compte. Autre problème, leur statut social, qui les met dans une position gênante lorsqu'une jeune fille, abandonnée par son compagnon de course, décide de se joindre à eux, sans se douter à qui elle a affaire !
Dix ans plus tard, devenu curé de montagne et alpiniste accompli, l'auteur peut l'avouer : " Mes meilleurs souvenirs sont ceux de notre première semaine en Oisans. " Celle-là même dont il nous raconte les péripéties, avec autant d'ironie que d'émotion, dans cet ouvrage délicieux.
Jean Sarenne est le pseudonyme de Jean Zellweger (1915-1974) qui, à la sortie du Séminaire, a été nommé curé d'Huez, en Oisans.


historiqueberthier

Monographies des villes et villages de France

" Ici, commune par commune, en parcourant ce liwe, chacun de nous retrouvera un père, un frère, un enfant, un ami ", écrit le capitaine Charles Bernard, au début de cet ouvrage, dans son hommage aux habitants du canton de La Mure tombés au champ d'honneur en 1914-1918 et il est vrai que, pour chaque commune du canton de La Mure évoquée dans cette monographie, l'auteur consacre une rubrique à cette période dramatique de notre histoire ; de Cholonge à Villard-Saint-Christophe, en passant par Cognet et Laffrey, Marcieu et Mayres, Monteynard et Aveillans, La Motte-Saint-Martin et La Mure, Nantes-en-Rattier et Notre-Dame-de-Vaulx... Toutefois, le travail de l'historien ne se limite pas à l'évocation de ces moments douloureux et avant même de retracer l'histoire précise et détaillée de toutes ces agglomérations depuis les origines jusqu'à l'époque contemporaine (situation précise, topographie, hameaux et lieux-dits, anecdotes et phénomènes climatiques, éphémérides historiques et édifices, vie dvile et religieuse...), Pierre Berthier brosse un panorama très riche du canton - vaste plateau, allant de Laffrey jusqu'à Ponsonnas, bassin de La Motte, vallon (très verdoyant) de Vaulx et pittoresque vallée du Drac - évoquant aussi les montagnes et les cours d'eau, les lacs et les routes, les divisions cantonales et la superficie, les coutumes et le " patois ", les " vogues " et les noces dans les campagnes... C'est seulement après avoir procédé à ce vaste tour d'horizon, géographique, historique et économique des lieux, que l'écrivain développe des notices historiques sur toutes les communes du canton : sur Cholonge, à travers une description générale, dans un portrait de Cholonge touristique et au gré de nombreuses anecdotes (histoire du curé Disdier Baruel, de Claude Achard, dit/e Dragon...) ; sur Cognet et son château, avec son église, ses curés, ses maires et ses adjoints ; sur Laffrey, son Grand Lac et son Lac Mort, qui s'honora du passage de Napoléon ; sur Marcieu, ses châteaux et ses seigneurs ; sur Mayres (sources thermales et famille de Combourcier), Monteynard (château et généalogie des Aynard), Aveillans et son autel druidique, La Motte-Saint-Martin (ses ruines romaines et ses mines), ainsi que La Mure et sa longue et foisonnante histoire: charte de 1309, le château delphinal, la châtellenie de Lesdiguières, le siège et la prise de la ville en 1580, suivis de représailles terribles de Lesdiguières en 1587, avec l'historique des places, du marché et des rues de la cité, les journaux murois, les anciennes sociétés... De même pour les communes de Nantes-en-Rattier, Notre-Dame-de-Vaulx, Pierre-Châtel, Ponsonnas, Prunières, Saint-Arey, Saint-Honoré, Saint-Jean-de-Vaulx, Saint-Théonrey, Savel, Sousville, Susville et Villard-Saint-Christophe.


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Pierre BARNOLA, président fondateur de la sous-section du Club Alpin Français de la Mure pendant 30 ans, est un passionné des montagnes de la Terre et en particulier de celles de chez lui, autour de la Mure (Isère). Il les a parcourues en escalade, en randonnée à pied, à ski, en raid, en expéditions.
Il a goûté aux sommets du Pérou, du Pamir, de la Turquie, de l'Afghanistan, de la Suisse, de l'Autriche, de l'Italie, du Sahara. Mais ceux qu'il connaît le mieux, évidemment, ce sont ceux de sa patrie, les Alpes...
Pierre BARNOLA a toujours été fasciné par L'OBIOU, charnière entre les Alpes du nord et les Alpes du sud, d'abord plus ou moins inconsciemment dans son enfance, puis de plus en plus fortement au fil des ans. En effet, il a passé toute sa jeunesse face à L'OBIOU dans le BEAUMONT. Puis durant sa vie professionnelle - médecin généraliste à La Mure ~ il a "tourné autour" de ce sommet, de CORPS à MENS en passant par la MATHEYSINE et le BEAUMONT, toutes régions sous le regard solennel de LOBIOU.
Arrivé à la retraite, Pierre BARNOLA a encore L'OBIOU devant ses yeux au fil des jours.
Cette monographie rassemble tout ce que l'on peut dire concernant l'histoire, la toponymie, la géologie, la géographie ainsi que toutes les façons d'aborder ce lieu.
Ce livre fait suite à un précédent, publié en 1983 en collaboration avec Jean-Marc FAURE de MENS, livre épuisé en quelques mois, témoignant de l'intérêt porté à ce sommet mythique.


1 avril 2008

Bibliographie,documentations (Samivel)...

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Dessinateur et peintre, mais aussi écrivain, cinéaste, photographe ou conférencier, Samivel, qui nous a quittés en 1992, refusait de se laisser enfermer dans une autre définition que celle de créateur et a joué indifféremment de plusieurs modes d'expression.Ses aquarelles sont universellement connues dans le monde de la montagne. Délicates, légères et empreintes de sérénité quand Samivel donne à voir des paysages vierges de toute civilisation, ses images deviennent plus mordantes lorsqu'il y met en scène l'homme... et l'on se retrouve alors face à un Samivel polémiste et drôle, mais aussi sceptique (et malheureusement visionnaire) sur le devenir d'une nature dominée par la civilisation.


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On reconnaît une montagne dessinée par Samivel au premier coup d'œil. La poésie, l'élégance, l'intelligence, l'humour noir ou cocasse de son trait la rendent à nulle autre comparable.
Se demander ce que les hommes viennent chercher en montagne... Trouver ce que la montagne offre lorsqu'on est en elle... Cette quête évoquée par Giono dans la préface est au cœur de l'œuvre de Samivel.
Opéra de pics a été publié pour la première fois en 1944 par les éditions Arthaud. Cette édition comportait la préface de Jean Giono et le " Boniment " de l'auteur. Dans une deuxième édition, fin 1945, la préface de Giono avait laissé place au texte de Samivel " La réponse des hauteurs ". En 1980, les éditions Didier-Richard ont réédité cet ouvrage en rassemblant tous les textes des publications précédentes.





" Et j'ose écrire ici, parce qu'il n'y a rien de tel qu'une page imprimée et jetée aux quatre vents pour bien garder un secret, que même les Choses, oui, que même les pierres, même ces grands êtres de terre, de pierre et de glace, qu'on appelle montagnes, sont capables de rendre amour pour amour, car tout n'est qu'un jeu perpétuel d'échos. "

Samivel


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A part le combat légendaire d'un certain Béatus contre la redoutable " Vouivre " qui jadis désolait la région, l'affaire Icart-Raccard, laquelle à propos d'un mélèze abattu coupa définitivement le pays en deux clans rivaux, il ne s'est rien passé depuis des siècles dans la Vallée de Saint-Béat. Des générations de montagnards, uniquement occupés de leurs trou peaux, y ont accumulé des milliers d'existences rudes, naïves et libres sans attirer l'attention de l'Histoire.
Mais les temps sont révolus. Ce monde perdu, anachronique, est découvert par un puissant groupe financier qui, à coups de chèques et de caterpillars, va bouleverser les décors, et les âmes, et tirer de l'humble vallée la grande station sportive d'Édenberg, l'une des premières d'Europe.
C'est la chronique de cette mutation, d'une " civilisation de la vache " aux modes d'activité modernes, qui fournit la trame de ce roman, à travers une foule d'épisodes où le drame et la comédie se mêlent intimement, animé aussi d'une multitude de personnages inoubliables... le facteur Lavanche, le curé Burnier, M. Stenn, le Directeur général du C.I.E., Oltresaxo, le vieux braconnier, Sarah la sicilienne, Amat Penne le Talleyrand de village, la séduisante Hélène Colline... Et les dominant toutes, la puissante figure de Siméon Icart, du " Dernier des Hommes ", du "Fou d'Édenberg ", fou de justice et de liberté, en qui s'incarneront peu à peu des forces vraiment cosmiques, en tenant tête, tout seul, à l'opinion, aux foules déchaînées.
Ce livre polyphonique, où la nature, l'homme, l'animal, la pierre elle-même sont traités avec la même attention poétique et la même perspicacité, où l'esprit et la sottise, l'amour et la haine, se heurtent parfois avec la dernière violence, entraîne le lecteur dans les ambiances et les milieux sociaux les plus divers, cabanes de bergers, conseils d'administration, boîtes de nuit, alcôves et solitudes neigeuses.
Samivel n'avait publié que des études, des récits et des nouvelles. Voici, tout à coup, un grand roman, un vrai.


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Paru pour la première fois en 1940, le chef-d'œuvre de Samivel n'a pas vieilli d'une ligne et demeure l'un des plus grands classiques de la littérature alpine.
Le narrateur et ses deux amis - Bob le bricoleur impénitent et François le distrait - forment une cordée ordinaire. Ce ne sont pas des surhommes, seulement trois amis en vacances s'initiant à l'alpinisme. Ils connaîtront de multiples péripéties, souvent cocasses, parfois tragiques, mais toujours racontées avec l'humour, la malice et la poésie qui sont le propre de l'auteur, et dans lesquelles tous les amoureux de la montagne se retrouveront avec plaisir.
Les aventures qui se succèdent ici nous restituent la passion authentique de l'alpinisme. Si un livre est capable de faire comprendre et aimer la haute montagne à qui ne la connaît pas, c'est bien celui-là, et on peut parier qu'il a déclenché plus d'une vocation alpine ! Mais ce récit est aussi le reflet d'un monde à jamais disparu, celui du paradis perdu de l'altitude, si cher à Samivel, dans lequel le massif du Mont-Blanc n'est pas encore envahi par les foules et où l'on grimpe en chaussures à clous et amples pantalons de laine. Cet univers même que Samivel a si bien évoqué dans ses aquarelles et dessins et dont L'amateur d'abîmes constitue l'exact pendant littéraire.


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Dessinateur et peintre, mais aussi cinéaste, photographe et conférencier, Samivel fut avant tout un merveilleux écrivain. Il n'existe aucun genre qu'il n'ait tenté avec succès, du conte humoristique à l'essai philosophique, de la chanson au roman, de la bande dessinée à l'étude historique. Si ses grandes œuvres, comme les Contes à pic ou L'amateur d'abîmes, enchantent toujours un public fidèle et fervent, son œuvre foisonnante demeurait riche de nombreux textes peu connus, inédits ou publiés en revues. Le présent volume offre le meilleur de ceux consacrés à la montagne, et on ne s'étonnera pas qu'ils soient de coloration et de styles divers. Les contes et nouvelles y vont de la saynète humoristique à l'évocation dramatique d'une tempête en altitude, mais les récits et essais qui composent la suite du volume ne sont pas moins variés.

Samivel y prend position, avant l'heure, contre les téléphériques, défend le parc national de la Vanoise, raconte les heures délicieuses passées à observer chamois et bouquetins ou analyse "l'énigme " de l'alpinisme.
La montagne a suscité peu d'écrivains dont la curiosité soit aussi universelle, les connaissances aussi vastes, le style aussi fin et évocateur. Dans sa diversité même, Samivel déploie toute la palette de ses talents, mise ici au service d'une seule cause : l'amitié des montagnes.


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En peu d'années et sous la pression des faits, les rapports de la civilisation occidentale et de la Nature vivante ont été remis en question. Mais si les termes "pollution", "environnement", "écologie" sont tombés dans le domaine public — sans que l'on puisse assurer pour autant que leur signification et leurs implications soient réellement comprises du plus grand nombre, — un aspect fondamental du problème a jusqu'ici été à peu prés négligé : l'aspect esthétique.
Pour l'auteur de L'Œil émerveillé, la Nature se présente d'abord comme une source inépuisable de satisfactions esthétiques, c'est-à-dire d'euphories souvent intenses grâce auxquelles il est possible d'accéder à un niveau supérieur de conscience. La première qualité du monde est sa troublante beauté.
Encore faut-il apprendre ou réapprendre à voir, ce qui s'appelle VOIR, œuvre pie exigeant cette vertu de curiosité et ce don d'émerveillement que tant d'adultes ont perdus en cours de route. Dès lors, notre "admirable planète", dévaluée par manque d'attention, si ce n'est d'amour, se repeuplera de myriades d'objets fascinants, œuvres des hommes aussi bien que de la Nature puisque les unes et les autres font partie de la même réalité.

Ces pages de Samivel sont fondamentalement contestataires, en ce sens qu'elles n'accordent rien aux conventions du jour et même brisent au passage quelques idoles. En ce siècle de {'image, c'est plutôt une vision qu'elles nous proposent. Elles négligent en effet toute référence matérielle et redonnent ses lettres de noblesse à la description purement littéraire, laquelle réclame non seulement l'adhésion du lecteur mais aussi sa collaboration imaginative. Il y a là un dialogue, poursuivi à travers les décors les plus divers de la vaste et féconde Nature, grâce auquel s'élaborent simultanément une "méthode de joie" et une véritable "Esthétique sauvage".


1 avril 2008

Bibliographie, documentations (René Reymond)...

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C'est un véritable monument, dans la mesure où ce mot signifie l'exaltation du souvenir, que René Reymond a élevé à la mémoire des générations qui se sont succédé sur le territoire de Pîerre-Châtel, sa petite patrie matheysine, où passa en hâte Napoléon le 7 mars 1815, sur le chemin du " Retour ", et d'où était issu Pierre-François Allemand de Montrigaud, ce prêtre résolu, mort pour sa foi en Vivarais sous la Terreur.
Une monographie locale peut être sèche énumération des faits ou à travers leur évocation, œuvre de compréhension humaine; l'auteur de Pierre-Châtel hier et aujourd'hui, qui l'explique lui-même dans son Avant-Propos a opté pour la seconde formule; il a tenu, à côté de l'indispensable recours aux sources écrites, à faire une large part aux témoignages oraux, plus précieux que jamais à recueillir chez ceux qui ont beaucoup vécu, en ces temps de mutation générale et d'inconscient oubli du passé.
Un écueil que René Reymond a su éviter, est celui de la répétition fastidieuse des événements nationaux, que tant de signataires de monographies, pour encadrer leurs tableaux de la vie locale, utilisent souvent à des fins trop avouées de remplissage. Rien dans son livre qui ne se rapporte, hormis d'indispensables éléments de comparaison, à la vie de tous les jours dans cette commune-type du canton de La Mure, à la fois rurale et minière, microcosme dont le narrateur, dans un style aussi vivant, que châtié, nous restitue principalement pour les deux derniers siècles, l'aspect démographique, religieux et social. Avec une application, une méthode claire, une connaissance parfaite du milieu, qui font de cet ouvrage, élaboré depuis de longues années dans la ferveur que mettaient les Compagnons à modeler leur chef-d'œuvre, une Somme de tout ce qu'il importe de savoir sur Pierre-Châtel, son chef-lieu et ses hameaux (étudiés chacun de façon exhaustive), son lac (qui demeure encore en 1967 propriété privée), et sur tous ceux qui ont peuplé ce terroir, sur les responsables (administrateurs et curés) des intérêts matériels et spirituels de cette communauté matheysine. La Route Napoléon en traverse le chef-lieu dans toute sa longueur; nous sommes loin du temps où la diligence musardait aux arrêts, groupant autour de ses chevaux essoufflés les amateurs de nouvelles; aujourd'hui, un village, pour l'automobiliste pressé, c'est l'obligation, parfois consentie de mauvais gré, de rétrograder ses vitesses, pour repartir en trombe sans avoir rien vu... et la longue ligne droite à travers le marais, jusqu'à La Mure, invite à accé-lérer toujours plus.
Certes, déjà Pierre-Châtel, grâce à ses magnifiques horizons et à l'air pur de ses 900 mètres d'altitude, attirait sympathiquement les estivants. Puisse davantage encore ce beau livre bien dans la ligne des historiens matheysins disciples du vénérable chanoine Dussert, inciter touristes, promeneurs et toutes personnes sensibles aux leçons de l'Histoire, la petite comme la grande, à visiter, un tel précieux guide en mains, la commune dont René Reymond est le compétent secrétaire de mairie, et qui lui doit, pour l'hommage ainsi rendu, une indéfectible reconnaissance.

R. AVEZ

Directeur des Services d'Archives de l'Isère


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Pourquoi cet ouvrage — ou plutôt cet essai ?
Tout simplement pour répondre, ou tenter de répondre, aux mille questions que nous nous sommes bien souvent posées — et que l'on nous a posées — au cours des années.
Après la publication de chacun de nos livres, nous recevons de très nombreuses lettres et visites de lecteurs, jeunes et moins jeunes, animés d'une saine et ardente curiosité et qui " désirent en savoir davantage ". C'est extrêmement sympathique. La conversation porte toujours sur les sujets les plus curieux et sur nombre de problèmes à résoudre : faits énigmatiques, insolites... Et c'est un peu ce qui nous a incité à entreprendre ce travail et amené à fouiller le passé dans des directions nouvelles parfois imprévues. Nous avons compulsé et déchiffré des monceaux d'archives, lu des centaines d'ouvrages, interrogé beaucoup de personnes et procédé inlassablement à des investigations systématiquement poursuivies.
S'il n'est pas exhaustif, le résultat de cette quête est en revanche très important : plus de 300 chapitres ou notices illustrés de 200 photos.
Tous les sujets ont été abordés. Il y en a pour tous les goûts, et nul doute que cette riche moisson n'apporte bien des connaissances nouvelles à la curiosité des lecteurs.
Pour notre part, nous nous sommes délecté en recueillant une prodigieuse information. Nous espérons qu'au fil des pages le lecteur y trouvera le même plaisir.
Nous lui serions reconnaissant de nous faire part de ses impressions et de proposer de nouvelles questions.
Pourquoi pas ! Le jeu est passionnant.


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Cet ouvrage qui a nécessité de longues et difficiles recherches en France et à l'étranger en raison de l'extrême rareté et de la dispersion des documents subsistants, retrace la vie des Révérends Pères Capucins à La Mure où ils s'étaient installés au tout début du règne de Louis XIV jusqu'à la Révolution et que connurent cinq générations de Matheysins.Le bien que ces saints religieux firent à La Mure et à sa région fut immense Leur souvenir est resté vivant jusqu'à nos jours dans la mémoire collective des habitants L actuelle place des Capucins et le groupe scolaire du même nom qui occupe 1 emplacement de leur église disparue perpétuent leur souvenir. Jusqu'ici aucun livre n'avait été consacré aux Capucins. Le présent ouvrage comble donc une lacune et fait revivre un siècle et demi de leur histoire liée à celle de La Mure et de la Matheysine. Il relate de nombreux événements restés inédits De plus une soixantaine de reproductions de documents d'époque ou anciens tels que portraits peints ou gravés, tableaux, dessins, plans du couvent et de l'église, vue photographique du couvent prise en 1875 avant sa démolition, photos diverses, etc., illustrent magnifiquement cet ouvrage luxueusement présenté. Cette fresque qui enrichit notre connaissance de l'histoire locale, fera mieux ressortir toute 1 importance de l'audience populaire des Pères Capucins auprès des habitants de la Matheysine qui les avaient pris en affection, en reconnaissance de l'aide et de 1 amour qu'ils apportaient à tous, mais plus particulièrement aux plus humbles et aux plus démunis.


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En 1987 paraissait Enigmes, Curiosités, Singularités. L'Insolite et le Fantastique dans les communes des cantons de La Mure, Corps, Valbonnais, Vizille, Clelles Mens et Vif.
Ce livre, qui sera bientôt épuisé, a obtenu un brillant succès, à tel point que dès sa parution nous avons reçu une importante correspondance et des visites de lecteurs nous engageant à publier un second volume dans l'esprit du premier... N'envisageant aucunement de publier un second livre, nous n'avions heureusement pas cessé de rassembler, pour notre seul plaisir, de nouveaux documents de valeur, des témoignages de qualité, des photos anciennes. C'est ainsi qu'a vu le jour ce nouvel ouvrage qui ne le cède en rien au premier en importance et en intérêt, puisqu'il renferme plus de notices et de chapitres que le précédent, nourris d'une très riche substance et illustrés de photos anciennes inédites, images fortes ressuscitant les aspects insolites, curieux et singuliers d'un passé révolu.
Cette fois-ci, 116 communes sont concernées puisque les cantons du Monestier-de-Clermont, de la Grave et du Bourg-d'Oisans ont été ajoutés sur les instances, O combien sympathiques, d'élus et de personnalités de ces cantons. Ce nouvel ouvrage est en quelque sorte une suite de celui paru en 1987. Tous les deux sont pour ainsi dire indissociables. Ensemble ils renferment environ 700 chapitres ou notices et 450 photos anciennes et constituent une sorte de petite encyclopédie régionale couvrant le quart du département de l'Isère et à laquelle on aura souvent recours.
Evoquer quelques centaines de points forts et les illustrer, chaque fois que cela a été possible, de photos exceptionnelles, nous a demandé un travail de recherche très important au terme duquel nous avons eu la satisfaction de recueillir une ample information.
Nous espérons que le lecteur sera, comme nous l'avons été nous-même en la découvrant, vivement intéressé par la riche et abondante matière renfermée dans ce recueil.


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Les mines de La Mure étaient depuis longtemps les plus importantes des Alpes françaises. Le rapide développement de leur production ne faisait qu'augmenter les difficultés déjà rencontrées dans l'acheminement par la route du charbon extrait du sous-sol Matheysin. Ce sont ces difficultés qui incitèrent à la construction entre 1882 et 1888 du chemin de fer de Saint-Georges-de-Commiers à La Mure (S.G.-L.M.), considéré alors comme "l'un des travaux les plus grandioses que l'imagination humaine ait jamais osé rêver". On conçoit aisément combien exaltante pouvait être cette aventure à l'époque où les techniques de construction étaient encore très rudimentaires. Nous rappellerons d'abord, succinctement, les origines de nos mines d'anthracite qui, isolées dans un bassin montagneux au climat âpre et sévère, formaient un petit monde à part; puis, après les opérations préliminaires à la création du chemin de fer, nous retracerons alors son authentique et admirable histoire.

PREFACE

Grâce à un texte agréable et précis, grâce aussi à une illustration aussi abondante qu'exceptionnelle, un vide a été comblé. A la riche bibliographie consacrée à La Matheysine et à son pays environnant, il manquait une "petite histoire" de la plus remarquable de ses voies d'accès. Il est notoire que, d'où que l'on vienne pour atteindre le bastion matheysin, il faut vaincre une dénivellation importante à travers des sites aux caractéristiques géologiques et morphologiques telles, qu'elles ont toujours posé des problèmes ardus aux ingénieurs chargés de les résoudre. Si les réalisations routières se sont avérées difficiles, combien plus se compliqua la tâche quand il fut question d'un accès au plateau par chemin de fer ; ce sont les péripéties de cette épopée, et croyez-moi le mot n'est pas trop fort, qui nous sont contées avec esprit et enthousiasme par René REYMOND. Il faut, bien sûr, pour savourer pleinement l'aventure que nous fait revivre avec maîtrise René REYMOND, se replacer dans le contexte de l'époque. Il y a maintenant un siècle que le Conseil général de l'Isère décida le principe de cette réalisation, décision qui permit, en particulier, la mise en valeur des riches gisements d'anthracite du bassin de La Mure. Laissez-vous emporter par René REYMOND. Vivez dans le temps un voyage de choix qu'aux beaux jours vous pourrez revivre dans l'espace. Vous devrez au travail d'un Matheysin d'apprécier les véritables dimensions d'un ouvrage exceptionnel qui nous fut légué par de courageux pionniers. Mais revenons aux chapitres qui vont tenir votre attention en éveil. Que vous soyez Matheysin d'origine, ou que seul un hasard heureux vous ait mis cet album entre les mains, vous apprendrez avec intérêt ce que l'on sait de l'origine de l'exploitation de l'anthracite de La Mure, et de la " Laborieuse naissance " d'un projet ambitieux.
Des vues étonnantes de la réalisation de la ligne et de ses ouvrages d'art, évoqueront pour vous ces chantiers de la conquête d'une nature hostile, accumulant les difficultés comme pour mesurer la capacité créative des maîtres d'œuvre. Enfin on inaugure. L'évocation de ce 24 juillet 1888, tant par le texte que par l'illustration, a fait nos délices, je ne pense pas que l'on puisse rester insensible à cette fête qui traduit si aimablement la fierté et la joie de toute une population. Suit le chapitre qui étudie l'évolution du matériel roulant; il sera apprécié par tous ceux, et il sont nombreux, qui sont attachés à ces machines qui firent l'admiration de nos pères et, il faut bien dire, la nôtre. Le prolongement de la ligne de La Mure à Corps : une réalisation plus récente qui commence de façon tout à fait originale. Ne voyons-nous pas notre train qui sort de la gare et traverse l'agglomération de La Mure par ses rues les plus commerçantes et les plus animées ? Les patientes recherches de notre ami René REYMOND nous permettent d'admirer d'excellentes vues de ce tronçon, vous goûterez, j'en suis convaincu, les très précieux clichés de la réalisation du Pont de Roizon. Evidemment comme tous ses frères, le petit chemin de fer apporta sa contribution durant les années noires de l'occupation, et nous en connaissons plus d'un qui emprunta les wagons brinquebalants pour aller vers l'espoir et la liberté. Mais je vous laisse le plaisir de découvrir le contenu des autres chapitres. Une préface n'est-elle pas une forme d'entrée en matière ? Mais qu'elle me soit aussi l'occasion de dire à René REYMOND, combien c'est œuvre méritoire de recueillir les événements de notre histoire locale, et combien dans ce domaine il a déjà beaucoup travaillé. Qu'il en soit par mon entremise, cher lecteur, chaleureusement remercié.

J.HAUDOUR



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AVANT-PROPOS

Le déchiffrement des hiéroglyphes en 1822 par Jean-François Champollion occupe une place unique parmi les exploits scientifiques du XIXe siècle en révélant l'Egypte ancienne au monde. L'Egyptologie, science éminemment française, venait de naître. Dès son jeune âge Champollion témoigna d'une étonnante précocité pour apprendre, ce qui lui permit de 1804 à 1807, à Grenoble où il avait rejoint son frère qui le prit en charge et suppléa ses parents pour ses études, celles figurant au programme du lycée et celles qui lui étaient personnelles. Il s'intéressa à l'arabe, au chaldéen, au syriaque puis au copte, au persan, au chinois... Cette précocité, cet intérêt qu'il manifestait pour l'Egypte s'accrut lorsqu'il fit la connaissance du préfet Jean-Baptiste Fourier, ancien commissaire près le Divan du Caire qui participa à la campagne d'Egypte avec Bonaparte et provoqua chez Champollion une admiration passionnée pour la terre des pharaons. Le climat intellectuel de Grenoble était alors tout imprégné d'un air égyptien. Lors du passage de Napoléon, à Grenoble en mars 1815 à son retour de l'île d'Elbe, l'Empereur et les frères Champollion firent connaissance. Napoléon s'intéressa vivement aux travaux de Jean-François et invita Jacques-Joseph à se rendre à Paris pour le charger d'élaborer des projets de réforme. Suspectés après Waterloo et traqués par les ultras, les Champollion furent exilés à Figeac (Lot). Dès 1807 Jean-François suivit à Paris les cours du Collège de France et de l'Ecole spéciale des Langues orientales vivantes, il y apprit et se perfectionna en une vingtaine de langues, se familiarisa avec le copte, tenta de déchiffrer la pierre de Rosette. Puis durant quinze ans, tout en publiant ses premiers travaux égyptologiques et en assurant ses fonctions de professeur et de bibliothécaire, il s'acharna à déchiffrer la pierre de Rosette qui lui livra enfin son secret en 1822, date mémorable, et lui ouvrit la voie. Durant une dizaine d'années il consacra tout son temps à ses travaux égyptologiques. Il se rendit en Italie puis partit pour l'Egypte où il pérégrina durant dix-huit mois avec l'expédition Franco-Toscane. Il en rapporta pour le Louvre une riche moisson de dessins, de documents, d'objets, de bas-reliefs, de sarcophages... Epuisé, malade, Jean-François mourut le 4 mars 1832 à l'âge de 41 ans. Son frère, gardien de sa mémoire et de ses travaux, publia en 1835 - 1845 ses Monuments sur L'Egypte et la Nubie. Nés d'une famille originaire du Dauphiné, les frères Champollion ont laissé un souvenir impérissable, en particulier dans le Lot, à Figeac leur pays natal et en Dauphiné, berceau de la science égyptolo-gique : le Valbonnais, Vif et ses " Ombrages " dans la propriété de famille Les Champollion, Grenoble, ville magique pour Jean-François, très attaché à " La Reine des Alpes " et aussi, bien entendu, Paris.


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L'ouvrage et son iconographie. A l'occasion du 4e centenaire du siège de La Mure, René REYMOND, historien du Pays Matheysin, offre un nouvel ouvrage de qualité à ses nombreux et fidèles lecteurs. Au terme de longues et minutieuses recherches inlassablement poursuivies, l'auteur a réussi à retrouver de rares et importants documents et surtout — chance exceptionnelle — deux magnifiques plans inédits représentant La Mure et sa région au cours des opérations militaires de 1580 qui opposèrent Charles de Lorraine, duc de Mayenne, au huguenot François de Bonne, futur duc de Lesdiguières, " le vieux renard du Dauphiné ". Jusqu'ici ces plans, l'un fait dans le camp catholique, l'autre dans le camp protestant, avaient échappé aux recherches de tous les historiens de La Mure qui n'en soupçonnaient d'ailleurs pas l'existence. Et c'est ainsi que les lecteurs pourront voir pour la première fois une représentation exacte de la grande citadelle en forme d'étoile, construite sur la colline du Calvaire, citadelle " estimée des meilleures du monde " par un auteur du temps. Sur l'un des deux plans, si bien fait, écrit son auteur anonyme, qu'il semble qu'on voit les lieux-mêmes, on découvre avec surprise et non sans émotion La Mure ceinturée d'épaisses murailles. Toutes les maisons de cette époque y sont représentées. La contemplation de ces merveilleuses images surgies du passé après quatre siècles laisse rêveur. Il faut bien insister sur le fait que ces plans, outre leur aspect purement spectaculaire dans le domaine de l'image qu'ils donnent de La Mure en 1580, sont extrêmement précieux pour éclairer ou préciser certains points de notre histoire locale. Les lecteurs auront aussi la bonne surprise de découvrir dans l'ouvrage deux vues sommaires du château de Morges (Château-Vieux, à St-Jean-d'Hérans) et de la léproserie et sa chapelle, au bord de la Jonche. Il faut y ajouter un très beau dessin donnant un aspect de Susville en 1580, avec ses maisons aux toits d'essandoles et ses deux châteaux, déjà en ruine, de Roche-Paviote et de Breydens. Mais l'ouvrage renferme encore d'autres documents iconographiques de premier ordre : reproductions de rares portraits, de canons, de boulets, sans oublier une photo de l'armure heureusement retrouvée ! que portait Mayenne pendant ce siège mémorable. Avec ce nouveau livre qui fera date dans les annales, l'histoire locale et régionale s'enrichit d'éléments historiques inédits de grande valeur.
Extraits de la Préface du Général Jacques HUMBERT L'histoire du Dauphiné comporte trois sièges notables : celui de Livron (décembre 1574 - janvier 1575)... celui de La Mure en 1580, objet de l'ouvrage que nous présente M. René Reymond, de Pierre-Châtel dont il nous a donné récemment l'histoire, celui d'Embrun en août 1692.... De ces trois sièges, celui de La Mure est certainement le plus digne de mémoire en raison de l'importance et de la qualité des forces assaillantes et de la durée de la résistance. Il marque par ailleurs un tournant dans l'histoire des guerres de religion en Dauphiné et dans celle de leur héros, Lesdiguières. Aussi faut-il savoir grand gré à ^f. René Reymond de nous donner un récit circonstancié, mais aussi très vivant, étayé par les témoignages les plus authentiques et rendu parfaitement intelligible par les précieux documents topographiques qu'il a su découvrir au terme de patientes recherches. Lorsque, au printemps 1580, Henri III, exaspéré par le refus de Lesdiguières de consentir à l'application de l'édit de pacification signé à Poitiers l'année précédente, envoya une puissante armée commandée par le duc de Mayenne pour le réduire, quel était le territoire tenu en fait par le chef protestant ? Il embrassait en gros l'ensemble montagneux des Baronnies, du Diois, du Champsaur et du Gapençais que surveillaient de plus ou moins loin les places catholiques de Sisteron, Tallard, Embrun, Grenoble, Romans, Valence et Montélimar. Son noyau, à l'intérieur du polygone Die - Mens - Corps - Charges -Gap - Serre - Nyons, interceptait les communications entre Grenoble et la Haute-Provence. Le centre opérationnel en était Gap, dominé par la forteresse de Puymore, construite par Lesdiguières, qui en avait fait son arsenal et son quartier général. Sur la direction la plus dangereuse, celle de Grenoble, Lesdiguières s'était ménagé un avant-poste : La Mure... A la défense de La Mure, Lesdiguières avait consacré quelque huit cents hommes. Trop avisé pour s'enfermer lui-même dans la place au risque de faire succomber avec lui la cause protestante en Dauphiné, il se tint pendant le siège dans la région de Mens avec des forces mobiles pour " fatiguer " l'adversaire et renforcer au besoin la place. ...... Mais la suprématie de l'artillerie catholique était écrasante : dix-huit pièces dont douze lourdes, contre quelques rares pièces très légères... Lesdiguières n avait pas cru que l'on pût amener devant la place, par d'affreux chemins, tant et de si gros canons : Mayenne s'était assuré la " surprise technique ".
La garnison tint plus de quatre semaines. " Elle ne pouvait mieux faire ", dit Lesdiguières qui n'était pas homme à imputer ses échecs aux autres... En réalité, les bandes de Lesdiguières, armées à la légère, peu cohérentes et médiocrement disciplinées, étaient trop désavantagées dans une lutte régulière contre une armée aussi solide et organisée que celle de Mayenne, d'ailleurs fort bien commandée par ce chef jeune et ardent. C'est dans la guérilla, a elles familières, qu'elles avaient toutes leurs chances et il est permis de se demander si Lesdiguières n'aurait pas eu intérêt, au lieu de défendre La Mure, à laisser la lourde colonne de Mayenne s'enfoncer vers Gap dans les défilés des montagnes pour l'y harceler, l'y bloquer et la détruire en détail. Peut-être s'y serait-il résolu s'il avait pu prévoir la puissance de l'artillerie de Mayenne... On le voit, l'ouvrage de M. René Reymond offre à l'historien une riche matière. Mais tous ses lecteurs, même sans préparation spéciale, seront captivés par ce dramatique récit et trouveront, dans l'héroïsme déployé par les défenseurs de La Mure pour la sauvegarde de leur liberté religieuse, le sujet de sérieuses méditations

Général Jacques HUMBERT.


1 avril 2008

Une épopée moderne au Tabor de Matheysine !

Il fait toujours beau en Matheysine, surtout en automne. L’été indien…
Cependant, ce matin de septembre 2006, le marché de La Mure frissonne et s’ébroue sous un ciel humide gris et frais.
Les courses achevées direction la bibliothèque municipale. Il y règne une douce température . L’accueil est chaleureux.
Vous n’êtes pas inscrit ? C’est pas grave ! Vous voulez consulter des ouvrages sur place ?  Prenez une chaise et installez vous confortablement !
Déployé sur la table, un petit trésor : La collection complète du " Petit Echo de l’Alpe Matheysine. " (Il s’agit du bulletin du Club Alpin Français de La Mure.) Ce type de publication s’avère généralement bien médiocre, au mieux informative, au pire technique indigeste et rébarbative. Ici presque chaque numéro enchante. De l’information, de l’humour, de la poésie… Et enfin un dessinateur vraiment génial Gilbert Skorski qui y fait vivre un petit bonhomme jovial et gai : Glandu.
Une " atmosphère à la Samivel(*) ", tendre, gaie et passionnée s’installe bientôt.
Quel plaisir de s’apercevoir que d’autres puissent exprimer aussi clairement ce que vous avez autant de mal à extérioriser (et même parfois à intérioriser) !
La montagne (même à vaches) c’est sérieux, mais il faut la pratiquer sans se prendre au sérieux ! Glandu, notre brave petit gars, est superbe d’humanité. A son rythme, souvent au prix d’efforts surhumains, il taille sa route dans un univers de naïveté éclairée tout en ce moquant de lui et de nous par la même occasion.

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(*) Samivel (Paul Gayet-Tancrède) 1907-1992 avait tous les talents : Ecrivain, poète, auteur de pièces de théâtre, graphiste, aquarelliste, cinéaste, conférencier. Il fut, dès les années trente, l'un des précurseurs de la protection de la nature: c'est le monde dans son admirable diversité qui l'intéressait, aussi bien celui des hommes que celui de la nature; la montagne, certes, mais aussi la mer, les déserts, de sable ou de glace, la forêt... IL a publié plus d'une vingtaine de livres -pour "petites personnes de cinq à quatre-vingts ans", disait-il. Romans, récits, essais : L'oeil émerveillé, Hommes, cimes et Dieux; Contes à pic, Nouvelles d’en haut, Le fou d’Edenberg, Samivel des cimes, Opéras des pics…

1 avril 2008

Introduction

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Plateau Matheysin... le hameau des Gonthéaumes, au fond sa majesté l'Obiou.

Pourquoi ce blog sur ces territoires chers à mon cœur ? Beaucoup ont déjà tenté ce genre d’expérience et l’exercice est périlleux! On y dévoile aux yeux de tous ses faiblesses et lacunes…
Dans un premier temps je voudrais simplement vous faire partager les bonheurs que j’ai eu à arpenter ces lieux.
Expatrié loin de ces paradis la majeure partie du temps je me suis efforcé d’engranger le plus grand nombre possible d’informations, sensations, impressions, colères, joies, images lors mes trop courts séjours "là- haut".
Ce blog oscillera sans doute entre photographies de paysages, randonnées plus ou moins commentées, points d'histoire locale, renseignements divers…
Attention, ici, rien d'exhaustif, rien d'achevé. Je n'ai ni le temps ni les compétences pour un travail de fond. Cette présentation n'est qu'un semis d'idées à développer. Les graines éparpillées un peu au hasard sont pour vous. Faites en l'usage que bon vous semble.
Ce petit exposé sera certainement ponctué de citations ou de courts extraits d'auteurs. Je vous encourage vivement à lire ou écouter l'intégralité de l'œuvre citée. (Et systématiquement décrite en annexe)

 

En préambule pour bien marquer l'atmosphère que je voudrais installer ici voici un court extrait issu de "La réponse des hauteurs" écrit par Paul Samivel :

 

 

…/…C'est alors qu'il m'arriva la chose 1a plus rare du monde ; je perçus mon propre bonheur dans 1e temps même où je me trouvais submergé par cet univers souriant. Tout désir en moi se trouva pour l'instant non point aboli, mais très exactement comblé. Et déjà, je m'interrogeais avec un grand frémissement intérieur, cherchant à me dissimuler à moi-même cette glorieuse certitude de joie, car j'avais suffisamment vécu pour redouter 1a hargne attentive des dieux.
Mais rien ne vint. Pas de coup de foudre. Ailleurs, au-delà de ces horizons, et des horizons de ces horizons, i1 y avait eu tant de carnage et de souffrance violette, et tellement de sang frais pour étancher leur divine soif, qu'ils m'avaient peut-être oublié après tout, les sombres Immortels, moi tout seul, heureux, sur mon arête. J'osai respirer de nouveau, 1e dur métal du piolet incrusté dans mes paumes, tellement vivant, tellement heureux.
Je n'avais plus besoin d'ouvrir les yeux pour voir 1e pays couché en rond autour de moi, avec sa belle fourrure ocellée d'ombres et de soleil. Je les connaissais par cœur, par 1e cœur, ces hameaux, ces forêts, ces a1pes, ces cascades, ces pics, ces glaciers. Chaque ligne du paysage projetait son double sur un écran intérieur, chaque arbre, chaque rocher ancrait en moi son propre fantôme, et l'eau de ces torrents me coulait aussi à travers l'âme depuis des années.
Bien sûr, j'avais eu 1a malchance comme tant d'autres de naître dans une grande ville sépulcrale, mais ceci était véritablement mon pays, et le mot patrie sous lequel se dissimulent à présent tant de monstres, reprenait enfin ici un sens exact et humain. Car cette vallée et ces montagnes étaient juste à l'échelle, assez étroite pour être inventoriée, déchiffrée, saisie d'un long coup d'œil, assez vastes pour n'emprisonner aucun désir, et les cimes elles-mêmes se tenaient au bord des fontaines de l'azur comme un vo1 de colombes apprivoisées…/…

 

La réponse des hauteurs -Août 1945

-Samivel-

 

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