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Matheysine et Hauts Pays ...

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Introduction
En hommage à René Reymond...
la République d'enfants de Moulin-Vieux
Vers l'aiguille de la Dibona et le refuge du Soreiller
Au milieu d'une harde de chamois...
Le col de la Vaurze en partant du Désert en Valjouffrey.
Vers le lac et la brèche Gary.
Le regard d'une brebis
Le secret de la dernière restauration de l’église de Pierre-Châtel enfin percé !
La montagne défigurée...
LeTitanic "refait surface" en Matheysine.
Comment j'ai fait fortune dans le Trièves grâce à Jean Giono...
Valjouffrey-un livre d'Hervé Champollion
Concert Olivier Messiaen le 09/06/13 en l'église de Saint Théoffrey
Invitation à lire "Roizonne -Histoire illustrée de la vallée du mandement de Rattier-" de Danièle Vuarchex.
Roizonne – Histoire illustrée de la vallée du mandement de Rattier. Un livre de Danièle Vuarchex
Les Alpes de Doisneau. Robert Doisneau en vacances à Laffrey...
Paul Fabre : jean, berger d'Entraigues.
Le poids du papillon. Un conte poétique, deux destins parallèles...
Etrange tête à tête en redescendant du Tabor
Le col des Sept Laux
le col de la Muzelle au départ de Valsenestre
Deux expositions d'aquarelles de Gilbert Skorski en 2012...
Le col de Côte Belle
Bêtes et hommes, mon chien...
Légende de Noël au Pays Noir...
L'association des Amis du Musée Matheysin reçoit le prix 2011 de l'Académie Delphinale.
Au bord de la route...
Le refuge de Font-Turbat Mémoire -mémoire alpine du Haut-Valjouffrey
Du pique nique du Grand-Ferrand vers les cols La Croix, des Aurias et de Charnier...
Des convictions que l'on emmène jusque dans la tombe!
Les Gonthéaumes incendiés en 1882 ? Recherches dans les archives...
Faire-part de naissance du blog "Aquarelles de montagne, souvent de sports de montagne, d'un natif du pied de l'Obiou".
Edith Berger. Peintre du Trièves
L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono -compléments-
Gilbert Skorski expose ses aquarelles à La Mure.
Fascinant Obiou : un rêve de randonnée.
Crash sur l'Obiou : 60eme anniversaire - Mémorial de la Salette Fallavaux
Obiou : montagne mythique.
La petite hermine du Tabor...
L'homme qui plantait des arbres -Jean Giono-
Quelle est triste la montagne !
Pratiquer le haïku en montagne?
Calès, le jongleur de Tencin, peintre des montagnes.
Hier c'était le printemps.
La gloire de mon arrière-grand père.
Crash sur L'Obiou
Historique succinct des Mines en Matheysine
Les Gonthéaumes : recherches sur d'anciens travaux miniers...
Le carré magique de Valbonnais
Meeting aérien sur le lac de laffrey : les canadairs font leur schow…
Le puits du Villaret.
Le puits des Rioux
Le puits Sainte-Marie à la Motte d'Aveillans.
L'anthracite : l'or de la Matheysine...
La grotte de la Fétoure
En allant vers le lac du Vallon et le col du Rochail...
Adieu Emile Masse...
Matheysine, terre d'inspiration.
Le sentier des Pères vers Notre Dame de la Salette
Olivier Messiaen en Matheysine. Hommage des 20-21/09/2008
Une grande faim en (de !) montagne...
La Matheysine vue du ciel...
Juillet Août mois des obsessions
Institutrices en Oisans...
Vous connaissez Petichet ?
Les Gonthéaumes, hier (1958) et aujourd'hui
Petit Train S.G.L.M : Visite des ateliers
Vers le lac et le glacier d'Arsine
Le canal du Beaumont
Un article du Dauphiné Libéré de 1957 parlant de l'église romane de Saint Théoffrey...
La vieille église Romane de Saint Théoffrey
Les yeux de l'oncle Jules...
Une randonnée pleine d'émotions vers le refuge du Pavé.
Excursion au Piquet de Nantes en souvenir de l'abbé Pierre.
En Matheysine l'air est pur, le climat est sain… Une centenaire en 1946
Des traces étranges sur la colline des Creys en Matheysine...
Lac Claret et lac du Poursollet, randonnée pour automobilistes
Une "auberge rouge" en Oisans ?
Le plus vieux berger des Alpes : Emile Masse
Quelques jeunes bouquetins acrobates et curieux...
Le Grand Serre en Matheysine, la cabane de la Grande Cuche
La mine de l'oncle "Top" : Prenez donc le temps de la chercher dans la colline des Creys...
Mon ami Bernard : pélerinage de printemps au sommet du Tabor de Matheysine
L'hiver en Matheysine avait été rude cette année là ...
Bibliographie,documentations (Giono)...
La tête dans les nuages...
Un journée de poisse ! Glandu n'a pas de chance...
Le Trièves : Première approche aux pieds du Grand Ferrand
Marmottes
Au bout de la randonnée : Son Altesse Chamois
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ?
La légende de la Pierre Percée.
Publication : Mémoire d'Obiou.
La Gribouille : une chaleureuse librairie à La Mure.
Quelques photos en Matheysine - Petite présentation
Bibbliographies, documents (divers auteurs)...
Bibliographie,documentations (Samivel)...
Bibliographie, documentations (René Reymond)...
Une épopée moderne au Tabor de Matheysine !
1 avril 2008

Introduction

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Plateau Matheysin... le hameau des Gonthéaumes, au fond sa majesté l'Obiou.

Pourquoi ce blog sur ces territoires chers à mon cœur ? Beaucoup ont déjà tenté ce genre d’expérience et l’exercice est périlleux! On y dévoile aux yeux de tous ses faiblesses et lacunes…
Dans un premier temps je voudrais simplement vous faire partager les bonheurs que j’ai eu à arpenter ces lieux.
Expatrié loin de ces paradis la majeure partie du temps je me suis efforcé d’engranger le plus grand nombre possible d’informations, sensations, impressions, colères, joies, images lors mes trop courts séjours "là- haut".
Ce blog oscillera sans doute entre photographies de paysages, randonnées plus ou moins commentées, points d'histoire locale, renseignements divers…
Attention, ici, rien d'exhaustif, rien d'achevé. Je n'ai ni le temps ni les compétences pour un travail de fond. Cette présentation n'est qu'un semis d'idées à développer. Les graines éparpillées un peu au hasard sont pour vous. Faites en l'usage que bon vous semble.
Ce petit exposé sera certainement ponctué de citations ou de courts extraits d'auteurs. Je vous encourage vivement à lire ou écouter l'intégralité de l'œuvre citée. (Et systématiquement décrite en annexe)

 

En préambule pour bien marquer l'atmosphère que je voudrais installer ici voici un court extrait issu de "La réponse des hauteurs" écrit par Paul Samivel :

 

 

…/…C'est alors qu'il m'arriva la chose 1a plus rare du monde ; je perçus mon propre bonheur dans 1e temps même où je me trouvais submergé par cet univers souriant. Tout désir en moi se trouva pour l'instant non point aboli, mais très exactement comblé. Et déjà, je m'interrogeais avec un grand frémissement intérieur, cherchant à me dissimuler à moi-même cette glorieuse certitude de joie, car j'avais suffisamment vécu pour redouter 1a hargne attentive des dieux.
Mais rien ne vint. Pas de coup de foudre. Ailleurs, au-delà de ces horizons, et des horizons de ces horizons, i1 y avait eu tant de carnage et de souffrance violette, et tellement de sang frais pour étancher leur divine soif, qu'ils m'avaient peut-être oublié après tout, les sombres Immortels, moi tout seul, heureux, sur mon arête. J'osai respirer de nouveau, 1e dur métal du piolet incrusté dans mes paumes, tellement vivant, tellement heureux.
Je n'avais plus besoin d'ouvrir les yeux pour voir 1e pays couché en rond autour de moi, avec sa belle fourrure ocellée d'ombres et de soleil. Je les connaissais par cœur, par 1e cœur, ces hameaux, ces forêts, ces a1pes, ces cascades, ces pics, ces glaciers. Chaque ligne du paysage projetait son double sur un écran intérieur, chaque arbre, chaque rocher ancrait en moi son propre fantôme, et l'eau de ces torrents me coulait aussi à travers l'âme depuis des années.
Bien sûr, j'avais eu 1a malchance comme tant d'autres de naître dans une grande ville sépulcrale, mais ceci était véritablement mon pays, et le mot patrie sous lequel se dissimulent à présent tant de monstres, reprenait enfin ici un sens exact et humain. Car cette vallée et ces montagnes étaient juste à l'échelle, assez étroite pour être inventoriée, déchiffrée, saisie d'un long coup d'œil, assez vastes pour n'emprisonner aucun désir, et les cimes elles-mêmes se tenaient au bord des fontaines de l'azur comme un vo1 de colombes apprivoisées…/…

 

La réponse des hauteurs -Août 1945

-Samivel-

 

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4 août 2019

En hommage à René Reymond...

Je voudrais, ici, pour le centième et peut-être dernier message de ce blog compléter l'article « René Reymond » paru dans le numéro 24 de la revue Mémoire d’Obiou éditée par "Les Amis du Musée Matheysin" en 2019.

En complément du texte paru je joins une description à peu près exhaustive de son importante bibliographie. Je tiens beaucoup à ce catalogue car, bien qu’un peu fastidieux, cet inventaire remet en perspective la richesse et la densité de son œuvre dans laquelle beaucoup ont trouvé matière à s’inspirer pour leurs propres production...

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René_Reymond_1René Reymond est né le 19 avril 1922 à La Motte d’Aveillans. Il est décédé le 21 février 2018 dans sa maison familiale de Pierre-Châtel, au milieu de ses livres, à côté de sa chère bibliothèque… à deux pas de la Route Napoléon. Durant toute sa vie il a aimé le Pays Matheysin. Il n’a cessé de le servir.

Tout d’abord en tant que secrétaire de mairie à Pierre-Châtel. Sa gentillesse, sa générosité pudique, son investissement  inlassable durant les 47 ans de carrière qu’il a consacrés à Pierre-Châtel ont été très appréciés par ses concitoyens et les municipalités qui se sont succédé.

Mais aussi, et surtout, en tant qu’écrivain et historien. Sa bibliographie riche de 17 ouvrages majeurs ou de participations  importantes à des livres écrits en collaboration avec d’autres auteurs est une mine d’or pour qui s’intéresse à l’histoire de notre petite patrie Matheysine. Son insatiable curiosité intellectuelle, sa rigueur  et son talent d’écrivain nous laissent en héritage une exceptionnelle somme de textes, de renseignements, documents, photos.

 

Il a reçu la première médaille d’honneur de la commune de Pierre-Châtel le 7 Octobre 2005.

 

René_Reymond_2

René_Reymond_3

                

N’oublions pas aussi qu’en un temps, inimaginable actuellement, ou aucun média moderne hormis la radio n’égayait les foyers René Reymond et sa petite troupe ont quadrillé la région, portant  un peu partout  la distraction et la culture grâce à leur équipement de cinéma ambulant.

Dans une atmosphère de « Cinéma Paradisio » l’équipe composée de Paulette son épouse et de Monsieur Eymery a vécu, étés comme hivers, bien des aventures sur les routes de  montagne du Valbonnais, du Trièves et de la Matheysine…

Avant de détailler son œuvre littéraire voici quelques anecdotes relatives à cette activité de saltimbanques qui éclaireront d’un jour différent le « personnage » de René Reymond que certains ressentaient comme un peu austère et distant. Alors que ses proches le connaissaient chaleureux, humain et profondément gentil.

René Reymond et Paulette  nous ont souvent bien fait rire en nous racontant leurs « exploits » de projectionnistes :

par exemple lorsque leur voiture a versé dans les marais entre La Mure et Pierre-Châtel. Sauvés de la noyade par Charles Galvin (bien plus tard conseiller général de La Mure) ils ont récupéré à grand peine le matériel de cinéma et surtout… le manuscrit d’un livre de Victor Miard qu’ils ont dû sécher et repasser, feuille à feuille le restant de la nuit !

Une autre fois par temps de brouillard Paulette guidait René scrutant le bas-côté droit de la route en passant la tête par la portière… Ils ont stoppé net en s’apercevant qu’ils étaient entrés dans le cimetière  de Monteynard.  Cette fois-ci aucun dommage à déplorer…

Ou encore, lors d’une séance en plein air au bord du lac de Laffrey. L’écran est installé face au lac, la météo est parfaite, la nuit est tombée mais peu de spectateurs malgré une affiche particulièrement attrayante… Que se passe-t-il ? Qu’importe la séance commence… Oh ! surprise une véritable armada de barques de pêche surchargées de passagers se positionnent stratégiquement  à proximité. On reconnaît bien là le sens pratique et l’avarice légendaire des Matheysins…

Et combien d’autres péripéties vécues par ce couple « yin yang » associant la retenue et le calme olympien de René et l’énergie volcanique de Paulette…

 

 

Bibliographie chronologique.

 

Le chanoine Auguste Dussert (1872-1958).

René_Reymond_4Le premier ouvrage publié par René Reymond est une plaquette écrite en collaboration avec Victor Miard à la mémoire du chanoine Auguste Dussert. Sa plume se fait fervente et admirative pour honorer « un des meilleurs historiens de la Matheysine et du Dauphiné ». Il met en avant dans son éloge les qualités humaines qui lui sont chères : rigueur, modestie, franchise, amitié. Leur   amour commun de l’histoire locale les a rapprochés et c’est avec émotion qu’il évoque l’enregistrement sonore que le chanoine Dussert avait bien voulu lui accorder. Cette rencontre a certainement déterminé le parcours d’historien/écrivain de René Reymond...

 

 

 

 

Pierre-Châtel, hier et aujourd’hui.

René_Reymond_5Ce livre est sans conteste l’ouvrage fondateur de l’œuvre de René Reymond.

La bibliothèque d’un Matheysin doit impérativement comporter dans ses rayonnages trois livres :

« Essai historique sur La Mure et son mandement » de l’abbé Dussert, « Le plateau Matheysin, historique du canton de La Mure » par Pierre Berthier et « Pierre-Châtel, hier et aujourd’hui ».

« Pierre-Châtel, hier et aujourd’hui » est le fruit de nombreuses années d’investigations, d’un travail rigoureux de recherches, d’enquêtes auprès des anciens et de fouilles exhaustives dans les archives départementales de l’Isère et la bibliothèque municipale de Grenoble. Ce n’est ni une monographie sèche et austère, ni une  énumération rébarbative de faits mais une manne qui exhume de l’oubli le passé, nous le présente avec méthode et devient source d’inspiration pour le présent. René Reymond, déjà dans ce premier ouvrage, fait œuvre de passeur. A la manière d’un compagnon du Devoir il nous offre son savoir, il nous transmet les richesses du passé avec sans doute le secret espoir que nous en fassions bon usage. Déjà dans ce premier ouvrage il enrichit le texte de nombreuses illustrations : photographies, fac-similés d’archives ou de gravures.

 

René_Reymond_6Le chapitre sur la Pierre-Percée lui tenait particulièrement à cœur. Il a beaucoup fait pour remettre la Pierre-Percée en la commune de Pierre-Châtel... Au point qu’elle figure sur le blason du village.

L’une des sept merveilles du Dauphiné est désormais définitivement et officiellement associée à Pierre-Châtel.

Ce blason a été dessiné par Mr Miard, peintre très connu et professeur de dessin au lycée de La Mure.

 

 

 

 

In mémoriam (1893-1971) Victor Miard, historien de La Mure et de la Matheysine. 

René_Reymond_7Ce livret écrit en  1971 est un vibrant témoignage de respect et d’amitié. René Reymond et Victor Miard ont collaboré à l’écriture de la plaquette « Le chanoine Auguste Dussert (1872-1958), historien de La Mure et des Etats du Dauphiné » et de profonds liens se sont créés entre les deux hommes. L’éloge se termine par ces mots : « Son œuvre et son souvenir nous restent. Dans nos mémoires qui ne seront point oublieuses, il conservera la grande place à laquelle il a droit : la meilleure. » Un tableau représentant Victor Miard a toujours eu une place privilégiée dans le salon de René Reymond, le fidèle en amitié…

 

 

 

 

 

Petite histoire du chemin de fer de Saint-Georges-de-Commiers à La Mure.

René_Reymond_8Puis arrive en 1978 un ouvrage richement illustré de 220 photographies. Ce livre, préfacé par Jean Haudour, retrace avec précision la construction et le fonctionnement de la magnifique ligne de montagne, premier train électrifié de France, qui a ouvert la Matheysine au progrès. Ici encore René Reymond s’attache à nous exposer les transformations sociales et humaines générées par cette gigantesque réalisation là ou d’autres n’auraient traité que les aspects techniques, industriels ou économiques.

 

 

 

 

In « La Mure et son pays ».

René_Reymond_9Dans cet ouvrage collectif édité en 1979 René Reymond s’est chargé du chapitre historique, son domaine de prédilection : de la Cotte-rouge au vol de l’aigle. Sa riche collection de documents, illustrations et photos complètent à merveille un texte circonstancié  qui  devait par ailleurs  dans ce livre être concis et précis.

 

 

 

 

 

Histoire mémorable du siège de La Mure. 

René_Reymond_10Cet ouvrage écrit à l’occasion du 4eme centenaire du siège de La Mure est le fruit de longues et minutieuses recherches et l’auteur y a fait ressurgir de l’oubli de rares et importants documents. En particulier deux magnifiques plans inédits représentant La Mure et sa région. L’un émanant du camp catholique, l’autre du camp protestant. Pour la première fois on peut y découvrir une représentation exacte de la citadelle en forme d’étoile édifiée par Ercole Negro, ingénieur militaire Piémontais. Ses deux plans et les 52 reproductions de documents historiques de cet ouvrage permettent au lecteur imaginatif de visualiser les combats qui opposèrent Charles de Lorraine, duc de Mayenne et le vieux renard du Dauphiné le huguenot François de Bonne, futur duc de Lesdiguières. Ce même lecteur imaginatif pourra se croire un instant sur la colline du calvaire admirant la Cotte-Rouge, notre Jeanne Hachette locale, terrassant l’ennemi ou pétrifié par l’apparition dans le ciel « d’un astre chevelu » : la comète de 1580. Elle apparut, tel un signe, au début du siège et resta visible durant toute sa durée…Avec ce livre qui a fait date dans les annales, l’histoire locale et régionale s’enrichit d’éléments historiques inédits de grande valeur.

 

La grande aventure du pèlerinage de La Salette, de 1846 à nos jours. 

René_Reymond_11Ecrit en collaboration avec Victor Bettega ce livre imposant est en fait un album. Abondamment illustré (430 photos) et documenté cet ouvrage permet, tant aux pèlerins qu’aux agnostiques, de découvrir l’histoire du sanctuaire de Notre-Dame de La Salette. La description de la pose de la première pierre le 25 mai 1852 nous met immédiatement dans l’ambiance. 15000 pèlerins, 100 prêtres et 2 évêques ont affronté le mauvais temps, les sentiers escarpés, détrempés et glissants. Depuis ce jour rien n’a arrêté le flot incessant des pèlerins et des visiteurs vers ces montagnes chargées de sens.

Dans ce livre on apprend tout de l’histoire religieuse de La Salette, mais surtout on ressent le côté épique de ce pèlerinage hors norme.  Longtemps les « foules de La Salette » ont dû affirmer leur foi sur des chemins éprouvants  avant de trouver là-haut le silence et le recueillement. Les magnifiques photos de cet album nous décrivent subtilement l’atmosphère de ces ascensions mémorables. On perçoit que pour beaucoup, dans ces groupes endimanchés, il s’agit du voyage de leur vie! Dans le choix de toutes ces photos on discerne bien la fibre humaniste de René Reymond. Et puis quel régal de lire le chapitre sur « la réclame » ou sont listés  tous les élixirs, liqueurs, onguents, tisanes, pilules, emplâtres…

 

La route Napoléon, de l’Ile d’Elbe aux Tuileries, 1815.

 

René_Reymond_12René Reymond était fasciné par Napoléon. Sans en oublier la face sombre il en a retenu, avant  tout, les grandes réalisations qui imprègnent encore notre société : le Code civil, les grandes institutions (Préfets, Universités, Banque de France, École Polytechnique, Légion d'honneur...). Il le voyait certainement, à la manière d’Abel Gance,  tel un prophète. Peut-être même, comme Victor Hugo, tel un Prométhée moderne. Ce livre est le fruit de son inextinguible appétit pour la recherche historique et sa passion pour l’épopée Napoléonienne. En particulier les Matheysins liront avec plaisir les chapitres VIII à XII  qui retracent avec minutie l’aventureuse équipée de Napoléon entre Gap et Grenoble. Les événements de la rencontre de Laffrey  y sont décrits avec un grand souci du détail. Laffrey, point de départ de la marche triomphale de  l’Empereur vers Paris…

Sur le même sujet, la route Napoléon, René Reymond a aussi participé à l’écriture  des Guides bleus Provence, Alpes, côtes d’Azur de 1987 et 1991.

 

In le Pays de La Mure, cœur du Dauphiné.

René_Reymond_13Pour cet ouvrage collectif écrit sous la direction de Bernard De la Fayolle, René Reymond se charge du chapitre intitulé : Les grandes heures de l’histoire de La Mure et  nous entraine avec enthousiasme dans le passé. Faits historiques, anecdotes humoristiques, luttes d’influence ou politiques, tout lui est bon pour rendre appétant ce concentré de connaissances érudites. Grâce à lui nous pouvons constater combien il est rare qu’un si petit territoire réunisse autant de richesses patrimoniales et de personnages à si forts tempéraments. D’ailleurs, pour finir et en un coup de plume, il conclut malicieusement  que le caractère Matheysin est le fruit de nos remarquables paysages de montagne et de l’âpre et pittoresque pays murois. C’est-à-dire énergique, audacieux, volontaire, résolu, courageux…

Cette accumulation de qualificatifs élogieux cacherait-elle qu’il pensait aussi têtu, procédurier, pingre…

 

 

 

Enigmes, curiosités, singularités ; L'insolite et le fantastique dans les communes des cantons de La Mure, Corps, Valbonnais, Vizille, Clelles, Mens, Vif.

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L'insolite et les images fortes du passé, dans les communes des cantons de : La Mure, Corps, Valbonnais, Mens, Clelles, Monestier-de-Clermont, Vif, Vizille, La Grave, Bourg-d'Oisans.

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Mystères et curiosités de l’histoire dans les communes des cantons de : La Mure, Corps, Valbonnais, Mens, Clelles, Monestier-de-Clermont, Vif, Vizille, Bourg-d'Oisans.

 

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Ces trois ouvrages édités en 1987, 1989 et 1991 peuvent être associés.

Les 300 chapitres et les 200 photos du premier livre de cette série sont les réponses aux sollicitations reçues par René Reymond lors de la publication de ses ouvrages précédents. Il appréciait la curiosité enthousiaste de ses lecteurs et visiteurs. C’était un grand stimulant pour son travail d’écriture. Chacune de ces requêtes devenait pour lui un défi à relever. Il avoue qu’il s’est « délecté en recueillant cette prodigieuse information ». Le succès du premier livre, l’intérêt grandissant des lecteurs, les demandes de nombreux élus, l’incitent à donner une suite dans le même esprit. Les trois ouvrages réunis constituent une véritable encyclopédie comprenant 1000 chapitres ou notices et 600 photos inédites exceptionnelles.

Les Capucins à La Mure (1642/43 - 1791).

 

René_Reymond_17Le souvenir des  Capucins reste vivace dans la mémoire des Murois et des Matheysins. Ne serait-ce qu’à l’évocation de la place ou de l’école des Capucins…

Pour autant  peu de monde en connaissait l’histoire. Les 112 pages et 60 illustrations de cet ouvrage comble cette lacune, enrichit nos connaissances sur l’histoire locale et  relate un siècle et demi de leur présence à La Mure. A nouveau la riche collection de René Reymond fournit au lecteur de très précieux documents : fac-similés de lettres, gravures anciennes, plans du couvent et de l’église des Capucins ainsi que la plus ancienne photographie de La Mure datant de 1875.

 

 

 

Mémoire de Saint-Théoffrey.

 

René_Reymond_18Ce livre a été dédié à ses parents et aux familles Reymond et Froment. La pauvreté des sources documentaires classiques : archives communales, registre paroissial, parcellaires, actes de délibération ou d’assemblées a rendu difficile la rédaction de l’histoire de Saint-Théoffrey. Ces manques ont été comblés grâce à des documents parallèles, des témoignages  et  quantité de détails cocasses. Au final René Reymond  a réussi  le tour de force de mêler dans cet ouvrage le sérieux et le futile. Autant on y trouvera un article sur le compositeur Olivier Messiaen que la mention d’un arrêté municipal du 17 mai 1903 interdisant les processions… Pince sans rire René Reymond rapporte les commentaires du Petit Dauphinois Républicain au sujet de cet arrêté : « Mesure de police très louable … puisqu’elle sauvegarde la liberté de circulation sur la voie publique, qu’elle écarte, en outre, tous les sujets de troubles et qu’elle confine les cléricaux dans la seule sphère qui leur est réservée… ». Prémices à la loi du 09/12/1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat certainement !

A l’échelle du monde l’histoire de la commune de Saint-Théoffrey est bien dérisoire, cependant elle s’y intègre, s’en imprègne et par exemple l’évocation du monument aux morts 1914/1918 serait peu de chose si René Reymond en humaniste convaincu n’avait retrouvé les photos de ces malheureux soldats …

Qui se souvient encore de la remarquable église romane de Saint-Théoffrey, de ses chapiteaux du XIIe siècle mystérieusement disparus, du cimetière des innocents devenu un vague parking… René Reymond parvient à nous replonger dans l’atmosphère de cette petite communauté mais aussi à nous questionner sur notre peu de respect du passé…

 

 La Mure et la Matheysine.

 

René_Reymond_19Cet ouvrage est un complément aux livres d’histoire locale précédemment  publiés. René Reymond avait participé à l’écriture de certains de ces livres mais dans un souci perfectionniste il a tenu à compléter ces éditions en intégrant ici  les derniers documents qu’il a recueillis lors d’un vaste dépouillement d’archives non exploitées ou ignorées.

La table des matières nous indique que la présentation est  d’ordre chronologique.

Les sujets abordés sont surprenants dans leurs diversités, certains savants, d’autres plus ludiques et amusants, rebondissant de l’évocation du prieuré de La Mure au XIe siècle vers la culture de blé d’Egypte en Matheysine en passant par un condensé de la vie de François de Bonne, Duc de Lesdiguières.

 

 

 

 Fascinante Égypte Terre de merveilles – Les Champollion et la grande énigme Égyptienne.

 

René_Reymond_20Nous voici arrivés au terme de la riche bibliographie de René Reymond… Cet ouvrage, le dernier paru, est une preuve de son immense curiosité. Comme toujours le texte est enrichi par de nombreux documents d’archives ou reproductions et plus particulièrement de magnifiques photos sur l’Egypte et la Nubie rapportées par son ami-voyageur le Docteur Jack Delattre.

C’est certainement sa passion pour l’histoire locale qui l’a incité à écrire ce livre, en effet la famille de Jean-François Champollion est originaire du Valjouffrey. Pour poursuivre ses études il quitte Figeac, rejoint Grenoble, côtoie le préfet Fourier passionné par l’Egypte et rencontre Napoléon Bonaparte à son retour de l’ile d’Elbe… Ces catalyseurs  ont entrainé René Reymond bien loin de «sa»  Matheysine natale et à 78 ans il nous  prouve qu’il est toujours aussi passionné et plus que jamais  ouvert au monde.

 

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Que de chemin parcouru depuis les premiers mots écrits à la mémoire du chanoine Auguste Dussert.

Style élégant, vivant, précis. Méthode claire. Textes érudits, certes, mais truffés d’anecdotes cocasses ou insolites. Rien dans cette bibliographie ne mène à l’ennui alors  que les sujets abordés présentent souvent  un degré très élevé de spécialisation ou de complexité. Puissent-ils nous inciter à nous retourner vers notre si riche passé…

Que de temps, de recherches, de travail consacrés à ses passions : l’histoire et l’écriture. Passion pour la littérature transmise à sa fille Evelyne. Professeur de français, auteur de plusieurs romans et d’une anthologie « l’Alpe Romantique » destinée à tous les amoureux de montagnes, d’histoire et de voyages.

 

En épilogue et ne pouvant trouver les mots justes qu’il faudrait dire ici, reprenons cette belle phrase écrite de la main de René Reymond :

« Son œuvre et son souvenir nous restent. Dans nos mémoires qui ne seront point oublieuses, il conservera la grande place à laquelle il a droit : la meilleure. »

 

Merci Monsieur René Reymond.

A titre particulier Merci René…

10 janvier 2016

la République d'enfants de Moulin-Vieux

 

Vous avez sans doute déjà entendu parler de la République d'enfants de Moulin-Vieux à Lavaldens, au Pied du Taillefer, sans connaître son histoire, et comme tout le monde vous avez été intrigué par ce nom qui a gardé tous ses mystères.

rep_enf_moulin

Serge Chaloin a longuement enquêté, je lui laisse la parole :

« Quatre années de recherches et de rencontres passionnantes et émouvantes, m’ont permis de reconstituer cette chronique de la mystérieuse République des Enfants de Moulin-Vieux dont mon enfance a été témoin. Je serais heureux que, comme ce fut le cas pour moi, cette héroïque aventure vous touche et qu’elle vous fasse découvrir des événements injustement méconnus. » Serge Chaloin

 

rep_enf_moulin_texte

La souscription étant maintenat close vous pouvez obtenir l'ouvrage dans les librairies et points de vente suivants:

A La Mure : Librairies Artbooks et La Gribouille

A l'Alpe du Grand-Serre : Loulou Sports

A Grenoble : Librairies Arthaud, La Dérive et Le Square

Le Fontanil : Tabac-Presse Gaillard

Ou auprès de l'auteur :

Serge Chaloin - 3, chemin de l'orangeraie 38120 Le Fontanil-Cornillon

(06 16 27 18 63)

Lien vers le bulletin de commande ( format pdf)  :   Flyer_REMV__

Je vous encourage vivement à commander ce livre car je suis persuadé que la lecture de cet ouvrage vous apportera autant de plaisir que j'en ai eu à le parcourir…

10 janvier 2016

Vers l'aiguille de la Dibona et le refuge du Soreiller

 

Pour une fois je vais faire une légère infidélité à mes terres de prédilection (Matheysine, Valbonnais, Valjouffrey, Trièves, Dévoluy) pour vous faire partager une petite randonnée dans la très belle vallée du Vénéon vers le refuge du Soreiller et l'aiguille de la Dibona.

Bien! Commençons par l'approche vers le camp de base de l'expédition du jour : le hameau des Etages…

La départementale D530 serpente au plus prés du Vénéon et dessert Vénosc, Bourg d'Arud, Lanchâtra, St-Christophe-en-Oisans, La Bérarde…

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Le paysage est exceptionnel. Le bleu des eaux du Vénéon est vraiment somptueux.

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Avez-vous remarqué cet étrange visage de pierre caché dans les bouleaux?

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Il épie les passants depuis des siècles. Il doit les jauger, aussi! Donc tâchons de nous montrer à la hauteur lorsqu'après avoir enfilé les chaussures nous grimperons vers l'objectif du jour!

Rien que ce parcours en voiture vaut le déplacement. Vous pouvez envisager, à la fois une promenade touristique et une randonnée. Une journée n'y suffira pas et il faudra prévoir de faire étape. Pourquoi pas à Saint-Christophe-en-Oisans à l'hôtel "La Cordée" (ambiance garantie…).

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Surtout n'omettez pas de faire  un petit tour au cimetière de Saint-Christophe-en-Oisans. Il est admirable.

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Je suis toujours ému lorsque j'en parcours les allées. Certaines tombes sont poignantes dans leur simplicité, leur originalité. Il règne en ces lieux une atmosphère singulière.

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 Ici sont rassemblés en un extraordinaire aréopage des montagnards d'exception.

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Pierre Gaspard le magnifique vainqueur de La Meije.

 

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(N'oublions pas Emmanuel Boileau de Castelenau)

 

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Emil Zsigmondy.

Des familles de guides aux noms très connus :

 

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Des marques d'amitiés, de respect…

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C'est le cœur et la tête emplis de l'atmosphère de ces lieux que nous pouvons envisager la petite randonnée du jour.

Car chacun, suivant ses capacités et à son rythme, a bien le droit d'essayer de s'insérer dans le cercle des initiés, des passionnés des hauts pays! (et le jour ou le corps n'en pourra vraiment plus il y aura le rêve, l'imagination et il restera encore de belles randonnées à faire grâce aux forces de l'esprit…)

Chaussettes, chaussures, sac à dos, casse-croûte, appareil photo plus tout le bric-à-brac habituel et en avant marche mauvaise troupe!

Départ du hameau des Etages direction le vallon du Soreiller (le vallon ensoleillé) et le refuge du même nom.

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Beau sentier facile et bien entretenu car beaucoup pratiqué…

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Préparez-vous à un choc… Au détour d'un petit verrou rocheux le long du torrent du Soreiller et à peu près au niveau de la combe de la Balme vous verrez surgir l'incroyable flèche de l'Aiguille de la Dibona.

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Pour mon compte j'en ai eu le souffle coupé… Quel magnifique paysage!

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Petit à petit le vallon s'élargit.

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Bientôt le refuge apparaît.

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Il grossira progressivement et à la mesure de votre ardeur à la tâche…

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Courage, le bel édifice en pierres de taille sera bientôt à portée de main.

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Un grand cirque minéral surplombe le vallon.

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Belle vue sur le massif du Soreiller : Aiguille de la Dibona, Le Plaret, Le pic Gény, La Tête du Rouget…

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En levant la tête vous apercevrez les cordées montant à l'assaut de la Dibona.

De l'autre côté le regard porte vers le vallon des Etages.

 

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vue_du _soreiller.jpgextrait de "GEOL-ALP" (http://www.geol-alp.com), par Maurice GIDON, 1998-2012

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Votre pause pique-nique sera peut-être pimentée par la chorégraphie acrobatique d'un hélicoptère venant se poser sur la minuscule piste d'atterrissage du refuge.

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En redescendant joubarbe, vallon des Etages… et rencontre avec deux vieux messieurs Italiens (secs et noueux comme des oliviers centenaires, cuits et recuits par le soleil d'altitude).

Ils découvrent la Dibona dans la lumière du couchant.

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Nous partageons notre bonheur d'être là, devant ce magnifique panorama, en dialoguant dans un bizarre charabia italien-français-anglais. Espérento de sentier, étrange langue universelle engendrée par notre émotion et le spectacle éblouissant d'une nature magistrale : nous nous comprenons cependant parfaitement et communions dans une fraternelle vision de l'harmonie.

Nous pressentons bien que nous sommes dans la plus belle des galeries d'art, dans le plus riche des musées, le musée des humbles gens sensibles à la pureté des œuvres enfantées par la nature où tout est équilibre, grâce, fragilité et pureté. Mais ici personne ne nous reprochera nos ignorances, notre manque de culture, nos mots approximatifs. Loin d'une approche intellectuelle et verbeuse nous nous rejoignons sur l'essentiel : l'émotion. Nous sommes entre nous, entre initiés, complices et conscients que ce monde vulnérable comme le plus limpide cristal est notre mystique. J'ai rarement partagé de moments aussi chaleureux que lors de cette brève rencontre sur un sentier.

12 décembre 2015

Au milieu d'une harde de chamois...

 

Les moments de bonheur sont rares dans la vie et il ne faut négliger aucune de ces heures bénies.

Pour ma part j'ai largement été gâté lors de mes trop courts séjours en montagne et la chance m'a souvent fait tutoyer ce que j'estime être mon idée du paradis.

J'aime aussi essayer de faire partager ces émotions.

Cependant aux yeux de beaucoup tout cela ne représente rien d'exceptionnel et j'ai bien compris que j'ennuyais certains avec mes pauvres petites aventures de randonneur.

Toutefois, si vous êtes arrivés ici et que vous avez eu la patience de lire ces quelques lignes de préambule écrites en amont de ce petit article…

C'est que vous faites partie des personnes sensibles à l'étrange sentiment de plénitude mêlée d'euphorie que l'on ressent au contact des paysages et des bêtes qui peuplent les "hauts pays".

C'est que vous êtes de ce dernier carré d'hommes encore capables d'émotion devant le magnifique spectacle d'une belle harde de chamois, encore touchés par la grâce des cavalcades joyeuses et débridées d'animaux en totale liberté.

Je peux donc vous confier que j'ai pleuré de joie ce matin du 10 septembre ou je me suis retrouvé entouré d'une nuée de chamois tranquilles et confiants.(37!)

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J'ai pris quelques photos.

Elles ne sont pas très bonnes. Ma main a tremblé, le viseur de l'appareil photo était embué et je me suis un peu embrouillé dans les réglages…

Je vous les livre telles quelles.

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J'ai été submergé de bonheur lorsqu'ils se sont mis à tournoyer autour de moi.

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Cavalcade, jeux, cabrioles.

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 Plaisirs gratuits et innocents des animaux libres.

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Un instant je me suis senti des leurs. En équilibre dans ces lieux que j'aime tant, comme adopté par cette communauté animale.

Et puis brutalement une autre pensée m'a envahi : onze grammes (1), onze misérables grammes de plomb pourraient, en un éclair, transformer ces merveilleux animaux en gibier, en proie sanguinolente…

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Eloignez-vous des stupides bipèdes.

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Positionnez vos guetteurs les plus attentifs.

Protégez vos jeunes avec la plus scrupuleuse attention et avec votre incroyable intelligence.

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Comme ce jour ou deux femelles m'ont longuement et courageusement "fixé" pour me détourner de leurs cabris naïfs et benêts.

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(1)   Voir l'article : Le poids du papillon Erri de Luca

lien vers l'article : "Le poids du papillon. Un conte poétique, deux destins parallèles..."

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Le roi des chamois va mourir sous la balle du roi des braconniers :

"Il attendit là, sans bouger, bombant le torse, la balle de onze grammes qui traversa son cœur de haut en bas. Il mourut avant d'entendre le fracas de la détonation, un coup de marteau contre la tôle du ciel"

 

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12 décembre 2015

Le col de la Vaurze en partant du Désert en Valjouffrey.

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Cette randonnée sur une portion du Gr 54 "Tour de l'Oisans" est facile et accessible à tous. Elle permet de jolis coups d'œil sur les toits du Désert et pour moi elle sera le moyen de tenir une petite promesse faite au printemps dernier…

Parce qu'une promesse, même petite, c'est important!

Fin mai j'avais discuté un bon moment avec le berger qui préparait l'estive de la cabane de Serveille. Une petite partie troupeau était déjà rassemblée un peu en dessous du Désert en Valjouffrey. Le chien joyeux et bienveillant allait et venait parmi les brebis. Je pense qu'il se présentait à elles et commençait à les discipliner…

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J'ai senti le berger un peu tendu. La tâche allait être rude dans ce vallon délaissé et il faut bien penser que la responsabilité est grande, la solitude pesante et que la vie de berger n'est en aucun cas la vie rêvée des écrits romantiques…

Je lui avais promis une petite visite en septembre. Et ce 18 septembre me voilà sur le petit pont qui enjambe la Bonne. Le temps est pour le moins maussade mais une promesse est une promesse!

Le sentier, après la Bonne, serpente gentiment entre des murets de pierres sèches puis brusquement attaque les côtes du Rif sous la tête de l'Essart. Les muscles se réchauffent vite à cet exercice malgré la fraicheur du matin.

De temps à autre, au hasard des lacets et des trouées dans le brouillard, on aperçoit les toits du Désert en Valjouffrey.

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Ce soir, le beau temps revenu, la vue sera beaucoup plus belle! Patientez jusqu'à la fin de cet article et vous verrez... (enfin peut-être! car comme votre temps est certainement très précieux vous aurez sans doute "cliqué" ailleurs avant.)

Le ruisseau de l'Echarenne semble diminuer rapidement et disparait souvent dans la brume.

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La montée est assez raide. Le sentier, par endroit peu commode, est cependant bien tracé. La cabane de Serveille surgit bientôt dans le brouillard. Elle est installée sur un grand replat qui domine le vallon d'un côté et le Désert de l'autre.

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Aujourd'hui le confortable abri enveloppé de brume semble abandonné. Tout est étrangement silencieux et calme. Aucune sonnaille, aucun aboiement.

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J'aperçois enfin quelques brebis regroupées au dessus de la cabane. Elles semblent bien seules…

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Après quelques recherches autour de la cabane je décide de continuer vers le col. Avec un peu de chance je croiserai bien le berger sur le sentier.

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Je rencontre encore quelques moutons…

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Mais je ne croise ni berger ni chien!

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Le col de Vaurze est atteint en pleine solitude, le temps ne se lève toujours pas et ma promesse ne sera pas tenue…

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Après une petite pause au col et un vague coup d'œil vers le Valgaudemar je suis redescendu un peu triste vers le Désert. Le temps s'améliore sensiblement et j'aperçois enfin le village en plein soleil.

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Que c'est beau! Quelle harmonie dans ce paysage aménagé subtilement par des générations d'hommes attachés à leur "Pays", respectueux de leur environnement…

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Cette fois le passage de la Bonne se fait sous un beau soleil et la lumière de l'après-midi est magnifique.

J'ai appris au village que le berger avait du redescendre avant la fin de l'estive. Maladie? Conditions trop rudes? Je n'ai pas pu savoir…Silence silence.

Novembre 2015: Je lis dans le Dauphiné Libéré que le loup a frappé du côté de la Chapelle en Valjouffrey. Deux brebis pleines ont été retrouvées égorgées et partiellement dévorées à 500 m du village…

Décidément la vie des bergers va devenir bien compliquée.

3 novembre 2015

Vers le lac et la brèche Gary.

Dans cet article j'ai envie de vous inciter à faire une jolie balade qui vous emmènera vers le Lac et la brèche Gary.

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Nous partirons d'Entraigues et, pour commencer, nous grimperons par le joli sentier des combes Robert. Peut-être, comme moi, vous aurez la chance d'y rencontrer des chamois…

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Puis à une bifurcation évidente nous délaisserons le chemin qui se dirige vers jas des agneaux et la fontaine de la géline (que ces dénominations de noms de lieus sont jolies!) pour emprunter une vague sente qui serpente le long des flancs sud du Vet.

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Cette portion de la randonnée se fera un peu au feeling. Il faudra suivre votre instinct de marcheur et les drayes laissées par les moutons (les bêtes sont intelligentes et prennent toujours le cheminement le plus commode). Et garder en point de mire l'Arcanier…

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Jusqu'à la cabane du Vet c'est le calme plat.

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La marche est aisée et vous vous reposerez des efforts fournis pour avaler les quelques 1000 mètres de dénivelée gagnés sur le sentier des combes. Prenez une bonne gorgée d'énergie car il restera encore 500 d'altitude à vaincre pour atteindre Roche Moutte

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et 400 supplémentaires pour enjamber la brèche et basculer vers le lac Gary…

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Votre récompense sera là, devant vos yeux:

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Le lac Gary (en forme de cœur en cette fin septembre) et un peu plus loin l'impressionnante face nord de l'Olan.

Cette randonnée ne présente aucune difficulté particulière. Elle est simplement un peu longue. N'hésitez pas à vous lever tôt et à partir au point du jour.

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J'ai une façon très particulière de consigner les randonnées que j'archive dans mes vieux classeurs d'écolier…

Le dossier de la randonnée est généralement constitué d'extraits de cartes IGN ou de copies d'écrans du Géoportail 3D, de photocopies de guides, d'informations issues d'internet et quelques annotations personnelles.

A mes yeux la difficulté du parcours, la dénivelée ou la durée de l'étape sont, certes, des facteurs importants puisqu'il ne faut jamais présumer de ses forces (surtout si elles sont vieillissantes) mais ils ne sont jamais déterminants. Une belle journée de marche facile est un régal si l'atmosphère des lieux vous convient. Un "exploit" d'altitude ou de difficultés techniques ne vaut que parce qu'il correspond à un besoin de sortir des sentiers trop parcourus…

Mes balades sont donc classées de la façon suivante:

Montagne à vaches/à moutons/à biquettes/à chamois/à bouquetins… Et si la dénivelée ou la longueur du parcours dépassent (disons 2000m ou 8 heures de marche). Je note que ce n'est pas une randonnée de feignant…

Voilà, c'est tout il et je pense qu'il n'y a rien à ajouter pour le côté "estimation technique". Mais il reste l'appréciation subjective et là c'est plus coton. Comment exprimer en quelques signes typographiques l'indéfinissable?

Il suffit d'un rayon de soleil pour enchanter un vallon et sauver une journée de mauvais temps. Une rencontre furtive avec un chamois, un bouquetin ou une jolie randonneuse illumine la plus triste des combes. Le paysage est à l'image de votre état d'esprit du jour et, alors, l'harmonie s'installe ou pas!

Et au retour comment écrire ce qu'il restera en mémoire : arrière-goût ou bonne persistance en bouche?

Tout ça pour vous dire que la randonnée Entraigues - les Combes Robert - Le Vet – la brèche et le lac Gary plus retour rentre dans la catégorie "montagne à moutons/pas pour les feignants."

Pour moi, cette randonnée est belle aussi, parce qu'elle me rappelle mon chien Gary disparu après seulement 4 ans de complicité… Durant toute la marche il a caracolé à mes côtés, toujours vivant, toujours présent…

3 novembre 2015

Le regard d'une brebis

 

 

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Le livre de Paul Fabre : Jean, Berger d’Entraigues, « m’accompagne » souvent en montagne. Je veux dire par là, que tout en marchant, j’essaie de substituer à mes pauvres pensées ou commentaires les plus belles pages de ce magnifique ouvrage. Le rythme lent et régulier de ces marches obstinées vers je ne sais quel but ont l’avantage de stimuler ma mémoire défaillante et je me surprends à pouvoir en mémoriser des phrases entières… Et puis parfois le hasard fait des merveilles:

Des brebis dans le brouillard. Elles semblent nerveuses, aucun berger, aucun chien. Le vallon ne raisonne que des sonnailles et des bêlements précipités de la troupe en déroute.

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Je sens comme un malaise dans ce désordre, et au détour du chemin, derrière un gros rocher, je tombe sur une brebis empêtrée dans un filet de parc. La pauvre bête est terrorisée, les pattes bloquées et le cou noué dans ce piège elle se croit perdue… Mon arrivée ajoute à son désarroi. La pauvre bête se débat encore plus…

Tout d’abord essayer de la calmer puis la maintenir sur le dos et essayer de desserrer cet invraisemblable imbroglio. Un bon quart d’heure de bagarre avec ce foutu nylon, la brebis s’amollit peu à peu mais brusquement le cou se dégage, les pattes suivent enfin. La voilà sur pieds, elle titube et s’écarte. Je pense que tout va s’arrêter là. Mais elle se retourne et me regarde… une minute peut-être!

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Le temps parait long lorsqu'il faut soutenir le regard un peu vide d’une brebis… Tout à coup elle émet un étrange bêlement, lent et saccadé. Elle s’éloigne puis se retourne à nouveau et finalement rejoint lentement le reste du troupeau un plus haut dans la brume et se noie dans un néant cotonneux.

C'est à ce moment qu'il me revient à l'esprit ces magnifiques mots de Paul Fabre:

(voir aussi l'article de ce blog intitulé "Paul Fabre: Jean, berger d'Entraigues")

 

"Si les moutons et les brebis pensent un peu, que pensent-ils de nous, qui les importunons avec d'obscures disciplines? // Pourtant, la nuit, si le ciel devient noir et si la peur semble monter avec la plainte des chouettes et le tambour des gros rochers qui dégringolent dans la Combe, ils ruminent en paix quand ils nous aperçoivent près du jas, du jas fleuri de leurs regards aux lueurs pâles. // Le jour, certains d'entre eux viennent avec de l'amitié dans le désert de leurs prunelles."

 

Je pense que des liens de complicité peuvent unir bêtes et hommes et que des ondes bienveillantes et positives nous relient en un va et vient fraternel. Cependant je dois convenir que ces moments de complicité ne peuvent égaler les liens extraordinaires que l'on peut tisser avec son chien…

Paul Fabre l'a écrit en parlant de son labris "Faraud":

"Il est plus près de moi que les brumes ovines. Un monde étrange, impénétrable à nos sens d'à présent où doivent, certes, palpiter des clartés brèves (de crépuscule ou d'avant-jour), des lueurs vertes comme des feux follets sur les troncs pourrissants, ou comme celles des lucioles d'Orient sous les nuits chaudes."

Pour autant, même si nous humains, avons perdu beaucoup de l'intuition et de l'instinct des bêtes ils y a bien une certaine magie dans ces éphémères moments d'harmonie…

Paul Fabre décrit remarquablement ces instants de connivences:

"J'ai présenté un peu de sel à cette douce. J'en ai toujours quelques poignées dans l'abrassa, en prévision de ces petits bonheurs. Dans le creux de ma main, timidement, la langue rose a pris la friandise, comme on cueille une fleur qu'il ne faudrait pas abîmer. Gentillesse des bêtes, dès que la peur de nous les abandonne ! Elle avait d'abord fait un bêlement fragile, terminé en cassure.

Quand les brebis retrouvent dans leur gorge cet appel aux agneaux, c'est qu'elles sont inquiètes ou contentes. Sans m'arrêter à supposer que celui-là n'était que flatterie de quémandeuse, j'ai eu ma part de ce contentement.  // C'était une caresse délicate, humide, lisse. L'haleine tiède frémissait avec les lèvres. Et dans mon âme j'éprouvais qu'être croyant, quand on est parvenu à mieux chérir les créatures, ce doit être avant tout se sentir inondé d'obscure adoration, de gratitude silencieuse, irraisonnée, abandonnée, envers un Créateur."

J'espère que ces quelques extraits vous donneront l'envie de lire en totalité le livre de Paul Fabre "Jean berger d'Entraigues ".

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J'aimerais tellement que cet ouvrage puisse être réédité… Mais trouverait-il des lecteurs? Notre époque n'est décidément pas propice à l'élégance, la délicatesse et à la complexité des émotions exprimées dans ces pages…

Et puis, de toute façon, quel est l'avenir du pastoralisme de montagne entre les écologistes intégristes, les intérêts financiers et touristiques, la mondialisation et les directives Européennes?

Ce mode de vie se meurt. Nous sommes certainement les derniers témoins de ces pratiques d'élevage.

Décidément : "Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux."

5 juillet 2015

Le secret de la dernière restauration de l’église de Pierre-Châtel enfin percé !

 

L'église de Pierre-Châtel est visible de fort loin…  Située à Feyteny elle surplombe le village…

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Depuis la pose de la première pierre le 21 juin 1896 en présence de Monseigneur Fava elle a subi les assauts du temps qui passe, des rudes hivers matheysins, des étés caniculaires et son entretien a du causer beaucoup de soucis à la longue série des équipes municipales qui se sont succédées depuis cette date. C'est le lot de nos petites communautés!

Il aura fallu, certainement, bien des efforts, de nombreux dons, énormément de bonne volonté pour la maintenir en état. En cette période de "crise", de caisses éternellement vides, de priorités, d'arbitrages budgétaires serrés, le problème du financement des réparations est certainement un casse tête douloureux…

C'est un travail souvent ingrat et il faut sincèrement remercier les membres de l'association pour la restauration de l'église de Pierre-Châtel pour leur action. Cependant je pense avoir découvert le secret qui a permis de trouver les fonds nécessaire à cette récente restauration.

A Pierre-Châtel quelqu'un a eu une idée sensationnelle : le "sponsoring subliminale".

Définition du sponsor :

Le sponsor, généralement une entreprise aux reins solides finance une cause, une manifestation sportive, une activité artistique etc. etc. en échange d'une publicité ou d'une médiatisation de son action

Et là on frise le génie car dans notre cas il fallait, tout d'abord convaincre un sponsor, et surtout ne pas irriter les susceptibilités ecclésiastiques par une publicité trop grossière. Pas facile… et je suis vraiment impatient de savoir qui a eu l'idée extraordinaire d'utiliser la technique du "message subliminale".

Regardez attentivement ces deux photos, concentrez-vous sur la coloration de l'enduit de l'église et vous comprendrez où je veux en venir…

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Vous avez compris? Eh oui ce petit rappel de teinte violette si particulier, c'est bien la couleur de la vache Milka.

C'est fort, vraiment très fort, maintenant chaque fois que je passe à Pierre-Châtel j'ai envie de manger du chocolat au bon lait du pays Alpin…

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Que c'est subtil… à défaut d'être esthétique!

5 juillet 2015

La montagne défigurée...

 

Le Grand Serre est une belle montagne du sud Isère. Une crête pure et vierge se découpant sur l'azur des ciels d'été. Des flancs immenses et raides boisés en bas et nus en haut…

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Un paysage qui a su attirer et retenir Olivier Messiaen (1), Robert Doisneau (2), qui a arrêté la marche de Raymond Depardon (3)  dans sa quête des plus beaux paysages de France…

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(Photo prise en mai 2014 sur les pentes du grand Serre)

Quelle chance nous avons d'habiter un si beau territoire!

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Ce paysage fait le bonheur des hommes depuis toujours. Il y a là une harmonie subtile et gratuite qui attire le regard, une alchimie discrète qui fait surgir en nous des petits riens de joie dans le quotidien lorsque nous levons les yeux là-haut…

La légende dit que le bois qui habille la montagne a la forme d'un aigle en souvenir de l'épisode historique de la célèbre rencontre entre l'empereur de retour de l'ile d'Elbe et des troupes royales le 7 mars 1815.

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"Soldats du 5ème, je suis votre empereur. Ne me reconnaissez-vous pas ? S'il en est un parmi vous qui veuille tuer son empereur, me voici!"

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Du haut du Grand Serre bien plus de quarante siècles contemplent la prairie de la rencontre…

Donc nous habitons un beau pays et nous vous offrons ce paysage à vous tous, gens de passage, touristes, estivants! Et…

Et vous auriez pu emporter tout ça dans vos souvenirs, en parler-en autour de vous, et revenir nombreux irriguer de votre calme et respectueuse présence l'économie touristique moribonde du plateau Matheysin…

 

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Malheureusement un jour on a vu grossir une verrue au front du Grand Serre : Un chalet avait "intelligemment" été positionné en pleine bise à l'extrémité nord de la crête … Peu de temps après un chirurgien malhabile (certainement pour extirper ce cancer esthétique) a lacéré de plusieurs coups de scalpels la virginité des flancs de la montagne…

 

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Tout est ravagé. Le bel équilibre esthétique du Grand Serre est définitivement ruiné pour des générations et des générations… Mais que voulez-vous ces "aménagements" devaient être absolument essentiels pour l'alpage du Grand Serre…

 

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Questions :

Ce chalet (et surtout à cet endroit!) était-il obligatoire?

Cette piste étaient-elle essentielle à la vie des alpagistes?

Existe-t-il un autre accès?

Combien ont couté ces travaux? qui a financé?, quels sont les retours sur investissements espérés?

Cet aménagement m'a littéralement rendu malade! J'ai vraiment eu un haut le cœur en voyant "mon" Grand Serre estropié, massacré, sacrifié sur l'hôtel du "développement économique" mal compris.

Je suis triste et en colère de voir, petit à petit, ce pays se détruire par l'intérieur. Des années durant les Matheysins ont pleuré leur mine. Ne tournant jamais vraiment la page, ils ont toujours attendus des aides, des subsides ou qu'un "magicien" venu d'ailleurs leur propose une alternative miraculeuse permettant de créer des emplois, de l'activité, de la vie sur le plateau. Délaissant leur patrimoine, négligeant totalement l'environnement, laissant "aux autres" le soin de les sortir de la crise.

Et avec quels résultats!!! Des échecs retentissants comme la station de Super Saint Honoré ou le soi-disant projet d'implantation de Télétech à Saint-Théoffrey (par exemple)…

Quel bonheur ce serait de pouvoir ancrer dans ce territoire une véritable volonté d'accueil! Il ne s'agit pas de se lancer dans un tourisme de masse dévastateur, mais plutôt d'imaginer un aménagement tranquille et continu. Il ne faut rien attendre des "plans", des "investissements", des "projets" organisés par nos élites… s'ils ne sont pas accompagnés par chacun d'entre nous…

Il faudrait plus de volontés individuelles, de travail au quotidien, de persévérance dans les efforts d'accueil. Au lieu de cela, il faut constater que d'année en année la situation se dégrade malgré les opportunités sensationnelles que nous offre la nature (les lacs, la montagne, le paysage) et les outils comme le "petit train" SGLM, la Mine Image, le musée Matheysin, la gastronomie, la route Napoléon…

Que de filons à exploiter, que de pistes à explorer, à associer…

J'ai interrogé de nombreuses personnes ayant parcouru la route Napoléon. Pour l'essentiel des Bretons en vacances pratiquant la randonnée le camping ou tout simplement des touristes en découverte de belles régions, à l'affût des beaux paysages ou d'histoire…

Toutes se souviennent de leur passage sur le plateau mais personne ne savait que cette région s'appelait "Matheysine"...

Toutes se souviennent des façades lépreuses longeant la route délabrée mais peu de monde se rappelle avoir côtoyé un chapelet de lacs et de riches roselières…

Toutes ont remarqué le laisser-aller chronique, le manque d'entretien, et globalement l'état d'abandon généralisé…

Aucune n'a entendu parler des musées (de La Mure ou de La Motte d'Aveillans), du "petit train" de la Mira, de la Pierre Percée… de la présence en ces lieux des années durant d'Olivier Messiaen ou d'ailleurs de quoique que ce soit qui aurait pu les retenir quelques jours…

Je suis bien conscient que les temps sont durs pour beaucoup, qu'il est souvent difficile de joindre les fins de mois. Mais pour d'autres… Alors que diable ! Quelques fleurs devant la maison (des œillets d'inde, des soucis, des géraniums issus du bouturage). Un petit coup de pinceaux sur les volets. Tailler avec soin la haie, tondre les bas-côtés, désherber les parterres. Et surtout éviter les amoncellements de cochonneries un peu partout… Ce serait déjà un bon début !

Bien je suis en colère! Loin de moi l'habitude de juger à l'emporte-pièce mais franchement c'est devenu, pour moi, un véritable crève-cœur que de voir année après année ce pays s'autodétruire.

Je lance un concours. Les premiers résultats seront publiés en fin d'année 2015. Le plus beau "fourmoura"(*) du plateau sera publié dans ce blog et son propriétaire recevra un lot: une carte d'accès gratuite et permanente à la déchetterie (par exemple).

Tout n’est pas perdu pour autant! Avez-vous remarqué les efforts effectués à La Mure? L’entrée nord est transfigurée, les abords de la Jonche sont bien embellis. Les rues du centre, les Bastions, bénéficient de divers travaux de réhabilitation. Le Breuil est fleuri… Bientôt, je l’espère, le parvis du château sera aménagé. Pourvu que l’élan initié ne retombe pas et qu’il soit accompagné par chacun de nous…

(*)Fourmoura : mot patois désignant un tas de fumier, de saletés.

A suivre…

 

(1)   L'œuvre d'Olivier Messiaen est fortement marquée par les influences esthétiques qu'il a vécues en Matheysine entre le Grand Serre (le mont chauve), les lacs et leurs roselières habités par les oiseaux chanteurs.  Au début de certaines de ses partitions Olivier Messiaen "décrit" sa musique :

"Entre la muraille casquée de l'Obiou (au sud), et l'éperon de Chamechaude (au nord), quatre lacs : c'est la Matheysine en Dauphiné. A la fin du grand lac de Laffrey, au pied de la montagne du Grand Serre (à l'est) : voici les champs de Petichet."

"Fin juin, début juillet. Il fait encore nuit. Les dernières vagues du grand lac viennent s'éteindre sous les saules. La montagne du Grand Serre est là, avec ses taches d'arbres au bas de son crâne chauve. Vers 4 heures du matin, la Caille fait entendre son appel en rythme Crétique. Le Rossignol termine une strophe : notes lointaines et lunaires, conclusion brusquement forte et victorieuse, longs roulements jusqu'à perdre haleine …/…"

"Cependant, la matinée avance, et voici une menace d'orage. Le grand lac de Laffrey se partage en bandes vertes et violettes.   …/… Le Grand Serre oppose la descente de sa masse énorme à la montée élégante du vol des Hirondelles de cheminée. Au statisme de la montagne chauve s'oppose encore la mouvance des ondulations de l'eau …/…"

"La nuit vient... 9 heures du soir. Dans le silence grandissant retentit le double appel de la Chouette Hulotte, sauvage et terrifiant. Le grand lac est maintenant faiblement éclairé par le clair de lune. Les silhouettes des aulnes sont toutes noires. Tout s'enfonce dans l'ombre grandiose du souvenir. Et le Grand Serre est toujours là, au-dessus de la nuit..."

 

(2)   Robert Doisneau a passé quinze Noël avec sa famille et de nombreux amis à Laffrey (de 1951 à 1965). Un livre "Les Alpes de Doisneau" a été édité par le musée de l'Ancien Evéché de Grenoble. On peut y admirer de nombreuses photographies prises à Laffrey.

 

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(3)    Depardon

 

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