L'anthracite : l'or de la Matheysine...
Au nord il y a les corons! Chanson bien connue qui a eu du succès en son temps…
Aujourd’hui tous les puits ont fermé. La race des mineurs (grande aristocratie du monde ouvrier) s’est éteinte.
Le charbon est devenu dans l’esprit de beaucoup l’horreur absolue, le symbole même de la pollution, une abomination écologique, ou pour le moins un grand pourvoyeur de co2 et autres saloperies…
Pourtant le charbon et son exploitation ont modifié en profondeur et finalement en bien notre petite patrie…
Les paysages, les mentalités, le tissu social ont été transformés au grès des aléas de la production de notre or noir :"l'anthracite".
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Les esprits se sont tour à tour échauffés ou ouverts à la présence de populations immigrées…
La mine a bouleversé l'économie du plateau. Les revenus purement agricoles et artisanaux, longtemps soutenus par quelques activités annexes (travaux de ganterie à domicile, colportage…), sont bientôt délaissés au profit d'un système basé sur la double activité "paysan-mineur".
Le paysan devenu ouvrier fait l'apprentissage des luttes ouvrières…
La vie s'accélère : le progrès social, l'éducation, le confort gagnent du terrain…
Un "Haut Pays"
quelque peu isolé s'ouvre au monde et à ses richesses, des voies de
communication de plus en plus modernes (chemin de fer S.G.L.M par ex)
permettent le brassage des marchandises, des hommes et des idées…
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Je souhaite vous montrer à quel point la mine a marqué de son empreinte la Matheysine grâce à un petit exposé en quatre étapes (articles). Le sujet ne sera, comme toujours dans ces lignes, qu'effleuré. A charge pour vous de compléter, d'amender, de commenter… Les pistes entrouvertes ne sont que des points d'accès vers des investigations plus personnelles… Peut-être quelques lecteurs auront la patience, la constance dans l'effort de chercher à se documenter par eux-mêmes!
Je ne manquerai pas de vous
donner les références des sources que j'ai utilisées…A charge, pour vous, si le
cœur vous en dit, de continuer à vous informer en lisant les ouvrages cités.
Avec un peu de perspicacité ils sont pour la plupart accessible à l'achat ou en
prêt.
Dans un premier temps je pense qu'il faut aborder l'aspect patrimonial et "visible" de cette activité industrielle . Une présentation (non exhaustive) de photographies anciennes ou plus récentes permettra de relier passé et présent et d'appréhender chronologiquement le développement, le déclin, et l'abandon de l'extraction houillère et son impact sur les paysages et l'urbanisme.
Dans un deuxième temps je pense qu'il est souhaitable de parler des grandes étapes du développement des houillères. De l'attribution des premières concessions concédées sous Napoléon 1er, en passant par les directions d'Henri Giroud, Eugène Chaper, Paul-Henry de Renéville, jusqu'à la nationalisation de 1946 et à la fermeture définitive de 1997…
Troisième étape : comment ne pas évoquer les combats syndicaux, sociaux, les luttes, les grèves, les conflits entre ouvriers français et immigrés , les accidents …
Enfin il sera temps de clore le cycle. D'espérer que "la saison des oublis" est terminée. Que l'époque ou presque tous, inconsciemment parfois, nous avons voulu gommer et effacer ce glorieux passé est derrière nous.
Peut-être que la mode du tourisme industrielle permettra de sauver un peu de cette mémoire qui se perd comme s'écoule le sable entre les doigts…
Notre verdoyant plateau Matheysin a donc bien vite été assombri par des raziers (terrils) gigantesques et des installations d'extraction …Le paysage a, par endroits, été profondément remodelé par cette activité quelque peu envahissante. Les articles qui suivent tenteront de vous décrire quelques ouvrages industriels de ce patrimoine minier…