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Matheysine et Hauts Pays ...
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8 juin 2008

Un article du Dauphiné Libéré de 1957 parlant de l'église romane de Saint Théoffrey...

DL1957__glise_st_theoffrey
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Dauphiné Libéré -novembre 1957-.

Une remarquable église romane qui disparait

Saint Théoffrey
Elle n'est aujourd'hui plus que ruines, l'antique église de Saint- Théoffrey.(1)
Et on le regrette dans la région. Car il constituait un très intéressant élément de l'architecture de notre passé, le vénérable monument religieux. Un élément qui eût dû être conservé et dont la protection, à la suite de pertinentes démarches entreprises par M. Jules Poncet, propriétaire de l'ancienne maison curiale voisine, avait d'ailleurs été demandée au ministère par l'inspecteur des Sites de la région Rhône-Alpes.
Du modeste édifice, en grande partie déjà effondré, la voûte en berceau à l'intrados souligné par des arcs-doubleaux, supportait, naguère encore, un clocheton qui se dressait toujours fièrement. Bien que, de ce dernier, s'en allât la toiture d'ardoise et que la croix, cependant fine et légère, ne montât plus dans le ciel et dût s'appuyer sur son croisillon.
Avec ses élégantes colonnettes aux remarquables chapiteaux, à large et haut tailloir, d'un beau décor roman où se montrent des têtes d'animaux, il était, plein de charme ce clocheton ajouré, et l'ensemble, émergeant des arbres et des buissons de ronces et dominant le plateau matheysin, en manquait ni de caractère ni de grandeur.
L'angle nord-est du clocheton s'écroula en février 1954 ; son côté est, en 1955. En septembre dernier, ce qui en restait, devenant dangereux, fut abattu, à l'exception des deux angles ouest que l'on laissa subsister à faible hauteur, de façon à garder à la ruine une certaine symétrie. M. Jules Poncet recueillit pieusement les quatre colonnettes avec leurs chapiteaux et les plaça dons son jardin.
La paroisse de Saint-Théoffrey prend son origine à une époque fort reculée. Vers l'an 1100, elle est mentionnée, avec son église, dans plusieurs documents, sous le vocable de Notre-Dame. En 1375, elle faisait partie des biens de Guigues Alleman, seigneur de Valbonnais, de qui elle passa à Guy, fils de ce dernier, seigneur de Champ. Elle appartint ensuite à Henri Alleman, seigneur d'Allières.
Si l'on devait en croire une vieille tradition populaire, il y aurait eu, jadis, dans cette paroisse, un monastère — un couvent de Bénédictins — ayant été un lieu de pèlerinages importants et dont les restes disparurent à la Révolution.En fort mauvais état au début du XVe siècle, l'église fut restaurée et transformée, puis placée sous un nouveau vocable : celui de Saint-Théoffrey, martyr, second abbé de ce monastère de Carmery, fondé en 570, à quelques lieues du Puy-en-Velay, sous la règle de Saint-Benoît de Nursie.
En 1514, elle se trouva dotée d'une cloche, offerte par Jeanne de Saint-Priest, alliée aux Allemon d'Uriage. Cette cloche, qui portait les armes des Richard de Saint-Priest ; " d'azur à trois quinte-feuilles d'argent ", devait être refondue en 1873, aux noms d'Antoine et Claire Teyssier-Palerme de Savy, ses derniers parrains, pour être logée dans le clocher de la nouvelle église paroissiale des Gonthéaumes, alors que le vieux monument était désaffecté.
Au coté droit de l'église des Gonthéaumes, l'autel — de marbre rose — était à son tour déposé. L'autel primitif, celui de Notre- Dame, constitué par une simple dalle de calcaire, se trouve de nos jours dans la cour de l'ancienne cure.

V.-M. DE FABRY.

(1) Saint-Théoffrey. . petit hameau formé de quatre maisons fermières — dont l'une est l'ancienne cure — nichées, près de l'église en ruines, sur la montagne des creys, a. donné son nom à. la commune, qui comprend, avec ce hameau, ceux de Petichet, Les Gonthéaumes. Les Thénéaux et La Payolle.

Quand, en 1790, le canton de La Mure fut partagé en deux, pour constituer le 20me et le 21me cantons du district de Grenoble, celui-ci réunit les communes de Saint-Théoffrey, Pierre-Châtel. Villlard-Saint-Christophe, Cholonge, Laffrey, Notre-Da.me-de-Vaulx et Saint-Jean-de-Vaulx, et .eut pour chef-lieu Saint-Théoffrey.Mais un arrêté des consuls supprima ce canton en octobre 1801. Et, à l'exception des communes de Laffrey et de Saint-Jean-de-Vaulx, qui furent rattachées au canton de Vizille, les autres communes qui le composèrent rentrèrent dans le canton de La. Mure, dont elles avaient été séparées.


Dans l'ombre, est-ce un moine arrêté,
Avec une étrange clarté
Dans des yeux pleins d'éternité ?
Des ruines saintes, chaque pierre
S'est irradiée de leur lumière
L'air est tout vibrant de prière...

HENRIETTE FILLOUX Saint-Théoffrey - 6 sept.1945

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