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Matheysine et Hauts Pays ...

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12 octobre 2008

Olivier Messiaen en Matheysine. Hommage des 20-21/09/2008

Olivier Messiaen en Matheysine.

Comment aborder cet article sur Olivier Messiaen en Matheysine ?
Voilà déjà quelques mois que je suis tenté par ce sujet mais il me faut bien admettre que je ne sais pas comment m'y prendre !

Messiaen_a_petichet
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Je n'ai vraiment vu Olivier Messiaen qu'une seule fois pendant toutes ses années de présence discrète à Petichet :
Il se rendait à la messe à Saint Théoffrey. Je ne sais comment Olivier Messiaen et sa femme Yvonne Loriod savaient que ma grand-mère, déjà âgée et un peu handicapée, désirait aussi y aller ce jour là…

Leur voiture s'est arrêtée devant le portail de notre maison aux Gonthéaumes, Yvonne Loriod conduisait, elle est descendue, et en toute simplicité est venue chercher ma grand-mère pour l'emmener.

Je me souviens bien de la "présence" d'Yvonne Loriod, de sa démarche vive et assurée, de sa toilette qui me semblait un peu extraordinaire (grande robe longue et bouffante). Je dois avouer qu'Olivier Messiaen, qui était resté dans la voiture, ne m'a pas autant impressionné. Il nous regardait, son regard était bienveillant, certes, mais il n'a pas ouvert la bouche… Je crois me souvenir qu'il portait une chemise très coloriée avec un grand col qui débordait largement au dessus de sa veste grise (comme sur beaucoup de photos le représentant)…

C'est tout et c'est bien peu ! Il n'y pas là matière à témoignage…Mais comment expliquer que je me souvienne encore si vivement de ces quelques minutes de vie 35 ans après ?

A l'occasion des journées du patrimoine un très bel hommage a été rendu à Olivier Messiaen les 20 et 21 septembre 2008.

Je vous présente ici la copie de la plaquette éditée à l'occasion de cette importante manifestation.

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La journée du dimanche 21, particulièrement riche en événements, a été un grand succès.

L'enchaînement des diverses manifestations a été parfait.

Des témoignages émouvants, des commentaires d'une grande justesse, "un cheminement pédagogique" progressif et ludique nous ont progressivement permis d'appréhender le monde d'Olivier Messiaen : tout a été fait pour que cette journée soit un point d'accès, une porte ouverte vers l'œuvre du compositeur.

Le matin à 9 heures la messe célébrée dans l'église de Petichet nous a rappelé qu'Olivier Messiaen était un homme de foi. On y a évoqué son service fidèle et peu connu d'organiste à la paroisse de la Trinité à Paris et son amour pour le plain-chant (chant grégorien).

"…une musique qui soit un acte de foi, une musique qui touche à tous les sujets sans cesser de toucher à Dieu"


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Les deux facettes D'Olivier Messiaen :  Simplicité et discrétion en Matheysine, honneurs, distinctions reconnaissance mondiale de l'homme et de son œuvre…

Cette photo prise en 1990 ou1991 dans l'église de Petichet nous permet d'avoir une pensée pour le père Roger Gaillard qui a assuré son ministère à Saint Théoffrey durant 28 ans de 1971 à 1999.

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L'étape suivante nous a emmené au cimetière tout proche ou repose Olivier Messiaen. Sa tombe en marbre de Carrare (chef d'œuvre funéraire réalisé par Albert Luyat de La Mure) représente une colombe stylisée. Un extrait "d'Harawi" y est gravé en lettres d'or.

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L'emplacement de cette sépulture n'est pas le fait du hasard : enterré au cœur de la Matheysine, au bord des lacs encore riches de leurs roselières, au milieu des bocages et des forêts, côtoyant pour l'éternité le Grand Serre (le mont chauve), Olivier Messiaen a voulu marquer son attachement charnel à ce territoire qui l'a tant inspiré.

C'est là un signe à ne pas négliger : nous devrions tous nous considérer comme les garants, les défenseurs de ces lieux si riches, de ces paysages si harmonieux.

Nos yeux blasés par les habitudes ne perçoivent plus la valeur de tout cet environnement et peu à peu nous laissons tous s'y installer la médiocrité…

Du cimetière nos pas nous ont porté vers la chapelle de Petichet
.

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Commentaires avisés de Guillaume Benoist et de Bernard de la Fayolle.

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Magnifique aquarelle de Madeleine Merle (à retrouver au milieu d'un très bel ouvrage regroupant de nombreux paysages...)

La fin de la visite guidée intitulée : " Sur les pas d'Olivier Messiaen" nous a mené au plus près de la propriété et du jardin ou le compositeur aimait tant se retrouver. Commentaires, présentation des lieux, anecdotes, témoignages, échanges…

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"Vivement l'été que je retrouve mon petit lac près de Grenoble"

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Témoignage touchant d'Annie Raffin : On était petits ! (Annie Raffin et son frère Jacky Véfour) On lui portait des messages venus de Paris, d'Amérique, du Japon… Il se baignait tous les jours, sa femme l'attendait avec son peignoir! Le soir on se calait dans la haie, on écoutait la musique… mais sans déranger, ils étaient très discrets, d'une amabilité formidable.

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11h30. Toute une petite foule se regroupe au niveau du belvédère qui surplombe le lac de Laffrey. Les personnalités s'apprêtent à dévoiler une plaque commémorative dédiée au compositeur.

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G. Bonneton, Patrick Reynier Poète, M Senor, Claude Bertrand, Charles Galvin, Pierre Brette

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Il est temps de parler du CD :" Messiaen en Matheysine – Messiaen raconté par ceux qui l'ont connu – Les oiseaux de Petichet"

Ce CD s'articule autour de trois axes

1)      Une série de témoignages recueillis auprès des personnes qui ont eu le privilège de côtoyer Olivier Messiaen et sa femme Yvonne Loriod durant leurs 55 années de présence estivale en Matheysine.

2)      Une catalogue d'enregistrements de chants d'oiseaux réalisées en Matheysine par Bernard Fort complété par des plaquettes ornithologiques d'Olivier Messiaen consultables sur ordinateur.

3)      Une présentation de l'exposition visible au musée Matheysin : "Olivier Messiaen en Matheysine, oiseau de bonheur"

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Une heure quinze d'un travail de grande qualité et beaucoup de plaisir… A acquérir de toute urgence!

Le début de l'après-midi a été consacré à une promenade culturelle et sensorielle le long du lac de Petichet.

Quelle joie que cette balade sur la voie gallo-romaine reliant La Fayolle aux Théneaux…

La sonorisation du parcours par des enregistrements de chants d'oiseaux nous a "réveillé les sens".

Combien de fois avons-nous cheminé le long de ce parcours en ignorant la richesse et la beauté de ces lieux ?

Pourquoi avons-nous autant négligé cet environnement Matheysin si précieux ?

Comment avons-nous fait pour passer à coté de "l'arbre aux farfadets" (un énorme fayard noueux et tarabiscoté) et ne pas le voir ?

Cette marche à pied était une agréable mise en bouche. Le plat de résistance nous attendait au bout du chemin :Un concert organisé sous chapiteau au camping "Les Mouettes" a parachevé de belle façon la journée.

Au programme

Catalogue d'Oiseaux.

Chouette Hulotte, Alouette Lulu, et Merle Noir.

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Hugues Denolly, piano

Prise de becs, chorale aviaire par les Folles de Bassiaen.

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Quatuor pour la fin du temps

Françoise Rochet, piano

Maîté Louis, violon

Denis Jeannet, violoncelle

Céline Brouet, clarinette 

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Et enfin les oiseaux exotiques par l'orchestre Hypercuivres dirigé par Serge Coste

Ce moment musical exceptionnel a clôturé brillamment une belle et chaleureuse journée.

Je pense qu'il faut vraiment remercier les organisateurs et les bénévoles qui ont accompli à cette occasion un travail remarquable et de grande qualité. Ce jour là nous nous sommes tous couchés un peu moins ignorants …Merci à vous !

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5 octobre 2008

Une grande faim en (de !) montagne...

La remontée du vallon du Rif Bruyant est une promenade très classique.
Par temps de canicule la progression le long du bien nommé ruisseau du Rif Bruyant est apaisante et rafraîchissante…

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Bien entendu on pourrait se diriger vers le sommet du Coiro et dégringoler sur Valbonnais par les rochers de Barioz et Pierre Luminel. Mais aujourd'hui en ce frais matin d'automne on se contentera du tour du Château du Lac.

La journée sera dédiée à la balade pépère : marche tranquille, arrêts fréquents, cueillette de quelques champignons ou de petits fruits légèrement blanchis par le froid de l'aube…

Humer l'air frais, ressentir bientôt la chaleur des premiers rayons du soleil sur la peau et les premiers signes de la faim au creux de l'estomac tout en sachant que dans le sac à dos il y a de quoi faire un véritable festin.

Entame classique et banale d'une randonnée réussie.

Cependant ce jour-là, petit à petit, une idée fixe et lancinante m'accapare bientôt l'esprit :

Faim, j'ai faim !

En règle générale cette sensation est très supportable. Mais là inexplicablement tout ce que je vois me ramène à cette fringale envahissante…

Deux ou trois champignons pas même comestibles dans un rayon de soleil et j'imagine déjà une omelette aux champignons !

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Quelques myrtilles et voilà qu'une tarte danse la farandole dans les buissons…

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Comme Glandu, notre très célèbre maître es randonnée Matheysin (voir l'article : Une épopée moderne au Tabor ou les aventures de Glandu) je ne pense plus qu'à manger…

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Et point final au lieu d'apprécier la beauté du petit lac du Rif Bruyant en passant le Collet derrière le Château des Lacs je crois apercevoir…un œuf sur le plat!

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Ces faims en montagnes ont été décrites par Jean Sarenne (Jean Zellweger) dans son livre "Trois curés en montagne".

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Lisez donc ce qu'il en dit :

"Ces grandes faims sont une des bénédictions de la montagne. Elles concrétisent la vie et font apprécier le corps. Grâce à elles la vie n'est plus une donnée qui va de soi et à laquelle on s'habitue jusqu'à oublier sa splendeur. Elle devient une réalité qui a ses exigences et qu'on sent présente en soi comme une flamme qu'il s'agit d'entretenir. On se prend à la chérir parce qu'elle réclame des soins. On l'admire parce qu'il est possible de la voir avec plus de recul, la distinction étant devenue possible entre ce qu'elle est et celui qui la possède. De même pour le corps. Il n'est plus ce quelque chose qu'on est tenté de confondre avec soi-même. Lui aussi prend une valeur distincte, nouvelle et meilleure, par le seul fait qu'on le nourrit. Et que ceux qui aiment jouer aux purs esprits se rassurent. En soignant l'animal on n'en devient pas forcément l'esclave ; tout au contraire, c'est parce qu'on le soigne qu'on s'en rend maître, puisqu'en le soignant on s'en distingue et qu'on le traite comme une chose possédée. On se prend tout au plus à l'aimer en propriétaire, et on est fier de lui. Il est la merveilleuse machine, parfaitement réglée, capable d'un bon travail, à condition de savoir bien s'en servir. La nourriture qu'on lui donne prend ainsi tout son sens. C'est grâce à elle que mille mètres de paroi furent escaladés, que quinze ou vingt heures d'effort furent possibles.

Et pour aller plus loin il eût fallu des ailes,

Et pour aller plus haut il eût fallu du pain.

Et parce qu'on veut encore reconquérir des cimes, généreusement, du pain on en donne. Il est pour la route parcourue et sera pour celle qui reste à faire. Avidité n'est pas gloutonnerie ; elle est empressement de celui qui soigne, audace de celui qui veut entreprendre.

Ce jour-là nous ne fîmes qu'un seul repas mais il dura longtemps. Commencé dans la hâte, il se poursuivit avec méthode, et s'éternisa par acquit de conscience. Notre milieu intérieur fut comblé et la satisfaction de l'«ouvrage bien faite » nous procura un agrément autant moral que physique. Nous nous sentions heureux et en paix avec nous-mêmes et les autres.

« Messieurs, nous disait notre professeur de philosophie, on fait de la pensée avec de la soupe ! » Paradoxe qui dans un Séminaire avait son petit succès. Nos élucubrations métaphysiques prenaient du coup les allures d'une puissante architecture parce qu'à base de réalités tangibles. Je voyais pour ma part les poireaux du jardin s'épanouir en un arbre magnifique, celui de la science, dont les racines plongeaient dans une énorme soupière. Mais je n'avais pas encore imaginé que dans cette même soupière pouvait prendre racine un deuxième arbre, celui du bien et du mal, dont le fruit a révélé aux hommes l'aiguillon du remords et la joie d'une bonne conscience. Après ce long repas la nôtre nageait dans l'euphorie. Pendant plusieurs heures je fus un très bon camarade.

Jean Sarenne (Jean Zellweger) Trois curés en montagne.



Voici la description de l'ouvrage relevée sur la dernière page du livre :( Lisez ce livre, vous serez conquis par le ton, la candeur, la fraicheur des ces alpinistes en herbe...)
"En 1938, trois séminaristes grenoblois découvrent par hasard l'univers de la haute montagne et s'y plongent avec l'inconscience des débutants. Ils sont sans le sou, mais leur enthousiasme est sans borne... Au point de faire quelques entorses à la stricte discipline du Séminaire !
  Au fil de leurs équipées, nos futurs curés apprennent qu'il n'est pas facile de louer une paire de skis avec une soutane, s'initient aux joies et aux déboires du rappel, et enfin abordent les sommets du massif des Ecrins dans l'innocence la plus totale. Leurs intuitions les gouvernent à contretemps : ils entrevoient de terribles dangers là où il n'y en a guère et prennent les plus grands risques sans même s'en rendre compte. Autre problème, leur statut social, qui les met dans une position gênante lorsqu'une jeune fille, abandonnée par son compagnon de course, décide de se joindre à eux, sans se douter à qui elle a affaire !
Dix ans plus tard, devenu curé de montagne et alpiniste accompli, l'auteur peut l'avouer : « Mes meilleurs souvenirs sont ceux de notre première semaine en Oisans. » Celle-là même dont il nous raconte les péripéties, avec autant d'ironie que d'émotion, dans cet ouvrage délicieux."

  Jean Sarenne est le pseudonyme de Jean Zellweger (1915-1974) qui, à la sortie du Séminaire, a été nommé curé d'Huez, en Oisans.

17 août 2008

La Matheysine vue du ciel...

Je suis certain, puisque vous vous attardez à consulter ces pages, que, parfois, vous avez eu l'envie d'être oiseau et de pouvoir voler de crêtes en crêtes, de plonger dans les vallées, d'oublier un temps la terrible loi de physique très justement nommée "gravité" qui nous rappelle à chaque pas et à chaque instant en montagne que nous ne sommes que des hommes…
Bien entendu il est toujours possible d'utiliser les services d'un hélicoptère… Mais au prix de l'heure de vol ce rêve restera certainement un rêve !
De toute façon pour que le vol soit satisfaisant il faut la conjonction de tellement d'éléments favorables que la probabilité d'être pleinement comblé est très faible.
Si la météo est parfaite, si la lumière est rasante et chaude et met en valeur le relief et le paysage, si le pilote obéit à vos caprices de photographe, si …

Bon ! je vous propose un autre "plan" :
Vous avez un ordinateur, une connexion internet un peu "gaillarde"?
Et bien allez sur le site de l' IGN (Institut Géographique National) puis installez et utilisez le " géoportail des citoyens".
Là vous pourrez, gratuitement et toute sécurité, survoler en rase-mottes nos belles montagnes. Les premières visites sur ce site sont saisissantes. C'est un vrai régal que, par exemple, de s'insinuer entre l'Oreille du Loup et le Perollier, de bondir par dessus le col et de se trouver brutalement face au Taillefer.

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Le Perollier, le col de l'Ollière ...

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Le Taillefer, lac de Brouffier, arête de Brouffier, pas de la Vache, pas de la Mine...
Combe de l'Emey, crête de la Dreveta etc etc ...

Prendre de la hauteur, régler l'angle d'incidence de la prise de vue, se déplacer en douceur dans un univers en 3 D : rien de plus facile.
On peu même centrer un point de l'image (un sommet par ex) et tourner autour le regard arrimé à ce point fixe…
A force de déplacements vous voilà perdu : vous pouvez juxtaposer à la photo aérienne tridimensionnelle la carte IGN classique avec ses courbes de niveaux (ici en relief !) et toutes ses annotations classiques…

En apéritif je vous livre quelques vues (fixes malheureusement ici) prises en survolant la Matheysine :

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Les 4 lacs en enfilade et à droite le Tabor, le Pérollier et le Grand Serre...

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Le plateau Matheysin (vue orientée vers le nord)

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Le plateau Matheysin, Le grand Serre, le Tabor, Oisans...

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La saignée blanche dans les bois : la côte de Laffrey.
On voit nettement sur cette photo la dénivelée entre Vizille et Laffrey!

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Les gorges du Drac. Retenues de Monteynard -Avignonet et de Notre dame de Commiers.

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Sud Matheysine : la retenue du Sautet sur le Drac.

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Sud Matheysine : la retenue de Monteynard sur le Drac. On voit très nettement la ligne de chemin de fer S.G.L.M suspendue au dessus des flots : séquence frissons !

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Sud Matheysine : le barrage de Monteynard sur le Drac.

Pour une perception plus réaliste du relief, n'hésitez pas, utilisez le "Géoportail"...  Le lien est disponible sur ce blog...
Bonne promenade ... aérienne.


10 août 2008

Juillet Août mois des obsessions

Juillet août … Comme tous les ans à pareille époque, une irrésistible envie de montagne me grignote l'esprit à chaque instant libre. Toute l'année la petite bête a rongé la cervelle, mais maintenant c'est devenu une idée fixe, obsessionnelle. Le temps du pèlerinage d'automne arrive. Cette année le miracle se reproduira sans doute à nouveau et il sera enfin possible d'aller cueillir là-haut deux ou trois petits morceaux de paradis. Oh ! pas grand chose : un rayon de lumière, une course de chamois enveloppée dans une nuée vaporeuse, une odeur de foin ou de rocher surchauffés par un soleil agrippé au zénith. (Inutile en effet de rêver à la face nord des Drus ou de s'imaginer en équilibre sur les lames de Planpraz face au dôme du Goûter.)

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Vision fugitive…

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Photo issue du bel ouvrage :Gaston Rébuffat Une vie pour la montagne d'Yves Ballu (Hoëbecke)

Invariablement l'imagination me propulse plus simplement, en plein cagnard, sous les sangles du Châtel à deux pas du col de la Brèche ou dans la fraîcheur du Rif Bruyant sous le Château du Lac. Précisément à l'endroit, où l'année dernière, une grosse marmotte m'a brûlé la politesse sur le sentier aux soixante cinq lacets qui mène au sommet du Coiro…

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Miraculeusement il fait toujours beau temps dans ces rêveries éveillées. La chaleur se contente de réchauffer la carcasse et endort les douleurs sans jamais être exagérée, le vent rafraîchit sans donner l'onglée, la lumière est toujours somptueuse…

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Le corps répond au doigt et à l'œil : le pied est précis, la jambe a ce fonctionnement élastique et facile qui permet d'enchaîner sans peine les dénivelés gargantuesques et les pas délicats. Le souffle est parfaitement maîtrisé. Le cœur bat comme un métronome, sans affolements superflus. La lucidité, curieusement, semble exacerbée par l'altitude et le manque relatif d'oxygène.
Les paysages s'harmonisent en un parfait équilibre entre la rudesse parfois un peu brutale de la nature et les transformations raisonnées, subtiles, des hommes.
Si je n'avais pas peur de paraître prétentieux je dirais bien qu'il y a, dans cette approche idéalisée de ce qui peut apparaître à certains comme un simple loisir, un côté mystique, ou tout au moins une dévotion infiniment humble et respectueuse à un environnement fragile comme le cristal.
En réponse le chœur des mécréants entonnera un air habituel et bien connu, une ritournelle traditionnelle et classique dont les refrains principaux sont :

(a)La montagne est dangereuse, sournoise, le temps y est changeant, imprévisible, excessif rétorquerons les esprits pragmatiques.

(b)Tous ces efforts pour rien ! On n'y gagne pas un kopeck à toutes ces histoires grogneront les esprits utilitaires.

(c)Ce charabia est d'un autre temps, maintenant le progrès vous permet de voir tout ça bien calé dans un fauteuil, objecterons les esprits prosaïques.

(d)La montagne, oui, mais "aménagée", "valorisée" transformée en un packaging commercial englobant station, remontées mécaniques, forfaits, location de matériels, "gérée" afin de drainer le maximum d'argent, répondront les esprits mercantiles.

Il faut bien admettre que l'approche romantique et la mise en exergue des valeurs attachées à ces hauts pays n'ont guère la cote. Si vous insistez et tentez d'imposer le sujet dans la conversation, on vous consentira, au mieux, un intérêt poli, bref et superficiel.
C'est que face à vous, vous retrouverez invariablement les (a) (b) (c) (d) précédents (avec lesquels vous ne pourrez établir aucun contact), puis le peloton des indifférents que ce sujet ennuie…
Il vous reste alors à sélectionner votre auditoire et trier parmi les écolos non intégristes, les sportifs détestant la compétition, les esthètes non pantouflards, les curieux non atteints de surdité intellectuelle, les personnes sensibles à votre panégyrique de la Déesse Montagne. Si par bonheur vous trouvez quelqu'un partageant votre discours, alors faites-en votre compagnon de route. Il n'y aura, alors, plus besoin de beaucoup de paroles puisque forcément "un compagnon de cordée" c'est avant tout, un ami, un complice.

2 août 2008

Institutrices en Oisans...

Cet article pour un coup de cœur !

J'ai lu un livre vraiment passionnant, et je veux en faire ici la publicité.
Ce livre est un concentré d'humanité, de générosité, de dévouement. Une suite de récits captivants écrits par d'anciennes maîtresses d'école qui, après trois ans de formation à l'école normale de Grenoble étaient "expédiées" en Oisans .
Finalement ces souvenirs assemblés forment un hommage extraordinaire à ces jeunes enseignantes qui étaient littéralement abandonnées dès leur courte formation achevée…
En véritables "hussardes" de l'Education Nationale elles affrontent avec courage et détermination des situations extraordinaires. Jeunesse, enthousiasme, humanisme, vaillance tout est dit dans ces pages revigorantes.
Voilà une lecture réconfortante qui a rechargé quelques temps les batteries d'un vieux misanthrope que je suis peu à peu devenu…

Ces demoiselles au tableau noir
Souvenirs d'institutrices en Oisans
Collection : "l'Empreinte du temps"
Presse Universitaires de Grenoble
Sous la direction de Roger Canac

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"Le titre de ce livre en cache un autre, qui pourrait être «Maîtresses d'école du bout du monde». Un bout du monde, en effet, le massif de l'Oisans, au sud-est de Grenoble, avec ses sommets à près de 4000 mètres, ses vallées et ses rivières tumultueuses aux noms chantants, la Romanche, le Vénèon, le Ferrand, la Lignarre, la Sarenne ou l'Eau d'Olle.
Avant comme après la Seconde Guerre mondiale, les routes sont rares et les chemins acrobatiques, qui conduisent à des villages ou des hameaux perdus, coupés du monde par la neige, les avalanches, les coulées de boue.
La « demoiselle » qui vient de terminer ses trois ans à l'Ecole normale de Grenoble se trouve projetée dans un autre monde : celui de la haute montagne à la fois rude et exaltant. Mais l'évocation de cet univers à la Zola est aussi un hymne à la joie : une leçon simple, sans grandiloquence, de celles qu'on appelait justement « maîtresses »..."

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Lisez ce livre, je suis bien certain que vous serez sous le charme, et que la dernière page tournée vous aurez ce vague sentiment d'avoir été un peu changé, amendé par cette lecture…

Je ne peux pas m'empêcher d'en retranscrire ici un court extrait.
Ce récit a été transmis par Simone Moulin nommée à Villard Reymond pour son premier poste en 1950…

…/…
Le départ pour les provisions de Noël
Cet hiver-là avait été «raisonnable» : un mètre dix de neige dans la cour de l'école : mais il fallait compter avec le vent : la «burle». L'école était au centre du village qui s'étirait tout au long d'un chemin creux. Un matin : pas d'élèves. Dans la nuit, la «burle» avait enfoui le chemin sous les congères; il fallait attendre le passage du cantonnier qui traçait à la pelle.
Le samedi matin (que j'ai dû remplacer par un jeudi) début des congés de Noël, une personne par famille avec le mulet chargé, prit la direction de Bourg-d'Oisans en vue d'emplettes. Le cantonnier et quelques hommes conduisaient la caravane. C'est alors seulement que je compris l'utilisation des poteaux reliés par des câbles au col du «Solude» : il n'y avait plus de chemin, les congères étaient énormes, les câbles bien venus. Les mulets passèrent cependant et nous attaquâmes la descente en lacets. Des coulées de neige en nombre : mais la plus importante dite «des pâturages» dépassa la possibilité des mulets que l'on déchargea. Chacun prit la charge sur son dos et tandis que les mulets, attachés à la queue leu leu, remontaient conduits par un volontaire, nous descendîmes tant bien que mal sur les blocs énormes de neige durcie. À mi-parcours se trouvait un coin-abri où se tenaient pelles et pioches en permanence. Il aurait été intéressant, me semble-t-il de filmer ce petit vrai documentaire pour nos jeunes collègues qui ne connaissent que la voiture.

Des moments joyeux
C'étaient nos rencontres, Denise à Villard-Notre-Dame et moi. Un jeudi chez l'une, le suivant chez l'autre. Cela faisait une bonne balade en plus du soutien moral. Le chemin de Villard-Reymond - à l'époque - pour rejoindre Villard-Notre-Dame commençait par une bonne grimpette pour accéder au col de « la maison des loups », de là il changeait de versant, franchissait des couloirs côté Bourg-d'Oisans et se terminait par une petite descente vers Villard-Notre-Dame. Un jeudi, nous nous étions donné rendez-vous à la Croix du Carrelet, promontoire belvédère d'où l'on admirait Rochail, le massif de la Meije et les Rousses. C'était un instant de plaisir intense mais qui cessa dès l'arrivée de la neige. De fin novembre à fin mai : hélas, chacun chez soi.

La fête de l'arbre de Noël à Villard-Reymond
De mémoire de «p'tarons» la dernière fête de l'école se perdait dans un passé lointain. Ancienne éclaireuse, je savais installer une petite scène avec rideau conduit par une ficelle double, vrai petit théâtre. J'avais fait préparer par mes élèves et les jeunes du village un programme qui se tenait debout : chants, poésies, danse, chants mimés, chœur parlé avec bruitage. Les jeunes ont donné une farce du Moyen Âge : «La farce du pâté et de la tarte». J'avais aussi de bons disques. Le prêtre - sans doute indulgent - était muet d'admiration. Puisqu'on y croyait, ça marchait. Raymonde m'apporta une aide irremplaçable pour le buffet-buvette et la tombola. Avec l'argent recueilli, en juillet, j'emmenai mes élèves et les parents volontaires au lac du Bourget, où pour la première fois ils prenaient le bateau jusqu'à l'abbaye de Hautecombe.

La fin de l'année
À mon retour après Pâques (que j'avais passé à Montélimar dans les vergers fleuris) je me retrouve au col du «Solude» avec quarante centimètres de neige. Là, le «cafard» m'a prise... C'est seulement début juin que l'on put sortir les animaux de leur long hivernage (pour les «débrouner» en patois du coin). On les faisait marcher sur les chemins du village pour les réhabituer à se servir de leurs pattes. C'était amusant, ils ne connaissaient plus la ligne droite. Nous sommes passés directement de l'hiver à l'été. Tous les pâturages exubérants de fleurs alpines ou des champs : asphodèles, gentianes, œillets, trolles, narcisses... une féerie ! Je montais au-delà de la cabane du berger à moutons pour surprendre chamois et marmottes. Nos ballades avec Denise avaient recommencé. Nous avons clos la fin de l'année par des retrouvailles au refuge du Carrelet après La Bérarde. Nous étions une dizaine de collègues amies à avoir «expérimenté» l'Oisans. Nous nous retrouvons chaque année pour un banquet de promotion.
…/…


Un peu dans le même ordre d'idée vous pouvez aussi lire : Une soupe aux herbes sauvages d'Emilie Carles.

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"Roman misérabiliste, récit larmoyant ? C'était l'écueil. Mais la vieille dame n'est pas de la race qui se lamente ou qui s'apitoie. Elle promène une force tranquille, une santé à toute épreuve, une joie même étonnante. Dans ce monde des campagnes qui ne croit qu'à Dieu et à l'autorité, elle professe féminisme, anarchisme et pacifisme. Comme ses petits-enfants, aujourd'hui. Elle n'accepte aucune fatalité, aucune soumission. Et se bat au nom d'un idéal que rien n'entamera. Mélange d'ardeur et de candeur, de révolte et d'ironie, d'idéal et de réalisme qui donne à "sa soupe " cette saveur si particulière."
Janick Jossin    L'Express

"Que l'on n'attende pas de cette Soupe aux herbes sauvages, une aimable collection d'historiettes pittoresques, un florilège de traits campagnards, vieilles tisanes et vieilles lunes. Emilie Carles, au terme de ses jours, a pris la plume comme on prend son épée : pour combattre les préjugés, pourfendre les puissants et les riches, dire leur fait aux malins."
Bruno Frappât     Le Monde

"Son livre est formidable. Elle ne cherche pas à faire littéraire, et elle y est en plein, du premier coup. Allez-y carrément".
Cavanna   Charlie Hebdo

Tout le monde devrait lire sa Soupe aux herbes sauvages. C'est un des plus beaux livres de l'année. Un livre salutaire.
Richard Cannavo Le Matin

Voici un court extrait du livre décrivant l'arrivée de l'institutrice Mademoiselle Allais (alias Emilie Carles) à la Monta en janvier 1924 :

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Mais Abriès ce n'était pas La Monta, il y avait encore plusieurs kilomètres avant d'y arriver. Personne ne m'avait encouragée à faire cette route de nuit. D'ailleurs comment l'aurais-je faite? Il fallait que je trouve quelqu'un qui veuille bien m'y conduire. Je m'étais donc résignée à ce contretemps et j'étais décidée à trouver une chambre pour passer la nuit.
C'est à ce moment-là que je tombai nez à nez avec un grand escogriffe qui tenait par la bride une jument qui ne faisait pas loin d'un étage de haut.
« Pardon, me dit le bonhomme, vous êtes bien mademoiselle Allais, la nouvelle institutrice ?
Oui », dis-je. A part moi, je me demandais qui il était et ce qu'il me voulait.
«Je viens vous chercher pour vous amener à La Monta. Je viens de la part de votre amie Yvonne Richard, si vous voulez bien me permettre je vais charger vos valises. »
Le bonhomme prit mes bagages et il les porta au- delà de la jument, vers une espèce de cahute montée sur un traîneau. La jument c'était déjà quelque chose, un véritable monument, mais le traîneau avec dessus cette bicoque en planches d'où dépassait un tuyau de poêle qui fumait comme la cheminée d'un paquebot, c'était d'un comique! En plus j'étais tombée sur un bavard.
«C'est une chance que vous arriviez ces jours-ci, mademoiselle; vous seriez venue il y a seulement une huitaine vous risquiez la mort dans mon taxi.
— Votre taxi !
— Ben oui! c'est comme ça que je l'appelle, c'est mon traîneau-taxi, sans lui il ne serait pas question de voyager par ce temps. C'est le dernier confort de la montagne, il est autrement confortable que celui que vous avez pris depuis Guillestre. Je peux vous assurer que vous ne risquez plus rien.
Ah ! bon, je ne risque plus rien ! »
J'étais perplexe. Je me suis demandée si je n'avais pas affaire à un fada et si je pouvais lui faire confiance. A l'intérieur de la cabane il faisait bon, le poêle ronflait.
«Ce que je veux dire, continuait le bonhomme pendant qu'il m'installait, c'est que la semaine dernière j'ai bien failli brûler vif là-dedans, ce sont les cantonniers qui m'ont tiré d'affaire.
Ah ! bon, et maintenant vous dites que ça ne peut plus arriver ?
Non, je l'ai perfectionné, avant je n'avais qu'une porte et l'autre jour, quand je me suis renversé, le taxi a basculé du côté de la porte et moi j'étais tout seul avec le poêle qui fumait tout ce qu'il pouvait, je ne pouvais plus sortir. La porte était bloquée par la neige et s'il n'y avait pas eu ces cantonniers qui m'ont vu et qui sont venus me redresser j'aurais fini enfumé comme un renard dans son trou. Depuis que j'ai refait la cabine avec deux portes, il n'y a plus aucun risque, si une porte se bloque, on a l'autre. Allez, en route ! Hue ! la Bien Fendue !
La Bien Fendue ?
Oui, mademoiselle, c'est son nom, vous avez vu cette croupe! Il n'y en a pas deux comme elle pour se défendre dans la neige molle, en plus elle connaît sa route, il n'y a aucun danger de basculer dans un précipice.
Pourtant, vous avez bien basculé l'autre jour.
Ah ça ! La Bien Fendue n'y est pour rien, c'était le vent. »
Nous sommes partis. On n'y voyait pas à dix pas mais le bonhomme avait l'air de connaître la route et la jument aussi. Lui n'a pas arrêté de parler pendant les deux heures que dura le voyage. Deux heures pour faire les huit kilomètres qui nous séparaient de La Monta. Lorsque nous sommes arrivés, Yvonne Richard était là qui m'attendait.
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26 juillet 2008

Vous connaissez Petichet ?

Oui certainement mais comme un automobiliste pressé ou avec les yeux de l'habitude …
Derrière les façades, comment dire, austères qui s'alignent au garde à vous le long de la route Napoléon se cachent , pourtant, quelques singularités intéressantes qui méritent un peu d’attention.

Par exemple lorsque vous vous présentez à l'entrée nord du village, à la hauteur du camping des pêcheurs, saviez- vous que vous franchissiez le 45eme parallèle nord ?

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Preuve par l'image grâce à cette photographie aérienne de l'IGN.


Donc à Petichet nous sommes très exactement à mi distance entre le pôle nord et l'équateur !
Voilà qui mérite un petit effort de communication. On pourrait installer un joli panneau qui permettrait d'alimenter la conversation des touristes de passage …

Au même endroit on peut apercevoir la propriété ou a séjourné tous les étés le célèbrissime compositeur Olivier Messiaen.

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Photos de la pochette «Olivier Messiaen Inédits» (Editions Jade) montrant Olivier Messiaen en plein travail dans sa maison de Petichet. En arrière plan le lac de Petichet.

Encore un fois un petit effort de "com" à trois sous permettant de diriger quelques passants vers le belvédère Olivier Messiaen serait le bienvenu…
A cet emplacement on pourrait envisager quelques fleurs, une présentation succincte de sa vie, de son œuvre fortement inspirée par la Matheysine, ses paysages, ses lacs, ses oiseaux .
Et montrer ainsi tout l’attachement d’Olivier Messiaen à sa terre d’adoption .Ce serait l’hommage simple et amical d’une communauté à un très célèbre musicien.

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Olivier Messiaen (1908-1992) . Photo communiquée par Mme Yvonne Loriod-Messiaen à René Reymond pour illustrer son ouvrage «Mémoire de Saint Théoffrey »

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Le père Roger Gaillard curé de Saint Theoffrey depuis 1972 et Olivier Messiaen en 1990. Photo de Mme Yvonne Loriod-Messiaen confiée à René Reymond pour illustrer son ouvrage «Mémoire de Saint Théoffrey ».

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Photos de la pochette «Olivier Messiaen Inédits» (Editions Jade) : Yvonne Loriod-Messiaen à Paris en décembre 1998 (Photo Malcom Crowthers).

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La tombe d'Olivier Messiaen dans le petit cimetière de Saint Théoffrey

Un peu plus loin vous avez, bien entendu, remarqué la chapelle de Petichet. Elle remonterait, en partie au XII éme siècle (d'après "Le plateau Matheysin" de Pierre Berthier écrit en 1939) . Elle possède une magnifique fenêtre de style gothique qui devrait mériter un peu plus d'attention…

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Durant la révolution , elle a servi de poudrière . En 1887 durant les travaux de construction de l'école , de nombreux ossements humains ont été mis à jour, preuve de la présence d'un ancien cimetière remontant aux années 1200 !

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"La fenêtre, tracée en tiers point, aux arêtes abattues en congé, est refendue par un remplage dessinant deux lancettes trilobées surmontées d'un écoinçon ajouré, également trilobé. Ces formes, qui appartiennent au dernier gothique, s'observent en général à la fin du XVème siècle. Dans un modeste hameau tel que Petichet, la permanence de ce style jusque vers le milieu du siècle suivant ne serait pas pour surprendre. La construction tardive de cette chapelle, dans la première moitié du XVIème siècle, expliquerait d'ailleurs le silence des textes pendant tout le Moyen Age... " (A. de Montjoye).

De l'autre coté de la route au faîtage d'un toit : un magnifique Saint Eloi crossé et mitré tenant fermement un marteau.
Il a été installé ici par M Jules Villard, inventeur du "char à rondelles" forgeron et charron de son état…

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A suivre si le cœur vous en dit .../...



19 juillet 2008

Les Gonthéaumes, hier (1958) et aujourd'hui

Le temps passe et change les choses. (et les êtres !) .
Notre environnement qui nous semble immuable se métamorphose pourtant jour après jour, soit par touches insignifiantes, soit par modifications importantes.
Nous enregistrons toutes ces transformations sans y prêter attention. Il est souvent bien difficile de recréer par l'esprit les paysages "d'avant" et il n'y a que la photographie qui puisse nous les rappeler .

Je souhaite montrer ici ces quelques photos des Gonthéaumes datant de 1958/1959.

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Alors voilà qu'il faut se poser la question de savoir si c'était mieux avant …

Les "anciens" éprouveront certainement une certaine nostalgie.. les nouveaux résidents seront sans doute déconcertés par une vague impression de vide et de virginité…
Les perspectives étaient simples et pures. Les lignes de forces du paysage étaient évidentes et claires.L'harmonie et l'équilibre du panorama parfaitement respectés…


Je souhaite connaître votre sentiment…

Etes-vous adepte du développement sans contrainte? (au détriment, souvent, de l'entité paysagère).
Etes-vous partisan de l'immobilisme absolu?
Etes-vous pour une évolution réfléchie et qualitative?
Etes-vous sensible à la notion de "pays"? (aire géographique agrégeant esthétique paysagère, architecture, coutumes etc…)
Est-il souhaitable d'utiliser dans ce territoire de montagnes les mêmes méthodes urbanistiques que partout ailleurs?
Faut-il privilégier l'accueil, le tourisme doux, les activités "industrielles" ou tertiaires (à taille humaine) sur le plateau?
Est-il souhaitable de transformer la Matheysine en une banlieue dortoir hébergeant des personnes travaillant à Grenoble?
Faut-il conserver des "paysans" et insérer leur activité dans un "plan" de valorisation de nos territoires de montagne?

A ce stade du questionnement je ne peux m'empêcher de retranscrire à nouveau cet extrait du livre "La chasse au bonheur" de Jean Giono :

"
Il est évident que nous changeons d'époque. Il faut faire notre bilan. Nous avons un héritage, laissé par la nature et par nos ancêtres. Des paysages ont été des états d'âme et peuvent encore l'être pour nous-mêmes et ceux qui viendront après nous; une histoire est restée inscrite dans les pierres des monuments; le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prétendre que cette transformation soit un progrès. Nos « belles » créations se comptent sur les doigts de la main, nos « destructions » sont innombrables. Telle prairie, telle forêt telle colline sont la proie de bulldozers et autres engins; on aplanit, on rectifie, on utilise; mais on utilise toujours dans le sens matériel, qui est forcément le plus bas. Telle vallée, on la barre, tel fleuve, on le canalise, telle eau, on la turbine. On fait du papier journal avec des cèdres dont les Croisés ont ramené les graines dans leurs poches. Pour rendre les routes « roulantes » on met à bas les alignements d'arbres de Sully. Pour créer des parkings, on démolit des chapelles romanes, des hôtels du XVIIe, de vieilles halles.
Les autoroutes flagellent de leur lente ondulation des paysages vierges. Des combinats de raffineries de pétrole s'installent sur des étangs romains. On veut tout faire fonctionner. Le mot «fonctionnel» a fait plus de mal qu'Attila; c'est vraiment après son passage que l'herbe ne repousse plus. On a tellement foi en la science (qui elle-même n'a foi en rien, même pas en elle-même), qu'on rejette avec un dégoût qu'on ne va pas tarder à payer très cher tout ce qui, jusqu'ici, faisait le bonheur des hommes.
Cette façon de faire est déterminée par quoi ? Le noble élan vers le progrès ? Non : le besoin de gagner de l'argent…"

6 juillet 2008

Petit Train S.G.L.M : Visite des ateliers

Le Petit Train de La Mure mérite plusieurs articles . Ils viendront certainement . Pour l'heure il s'agit de décrire une "bouffée de souvenirs" qui me remonte tout à coup à l'esprit en voyant passer un TGV à un passage à niveau …/…

Septembre 1982 . Bientôt 26 ans, et pourtant je me souviens encore parfaitement de cette journée de complicité avec mon grand-père . Ce jour là nous avions décidé une petite escapade "entre hommes" car la veille au soir la conversation avait porté sur de vieux souvenirs de "voyages ferroviaires" entre St Georges de Commiers et La Mure . Belle occasion d'aller voir sur le terrain le fameux petit train …
Nous voilà partis dans la rutilante R16 du grand-père (modèle 1968- une des rares voitures qui soit sortie des chaînes Renault en mai-) pour suivre au plus près possible la magnifique ligne de chemin de fer . La Mure, Le Villaret, La Festinière, La Motte d'Aveillans, La Faurie, Les Bethoux, les viaducs du Loulla, le viaduc du ruisseau de Vaulx, Treffort, La Motte les Bains, Monteynard, Notre Dame de Commiers et finalement Saint Georges de Commiers gare.
Arrêt buffet tout le monde descend !
A quai une rame touristique complète attelée à une locomotive Sécheron .

Petit coup d'œil à l'intérieur d'une voiture voyageurs :

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Elle est magnifiquement restaurée : les banquettes en bois, les lampes de plafond, les filets à bagages, tout est parfait, même un étrange odeur mélangeant créozote, huile et métal chaud…

Les ateliers sont ouverts, des ouvriers reviennent d'une intervention sur les voies et s'apprêtent à remiser un adorable locotracteur destiné à l'entretien . Et si on allait voir.

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Bon accueil, la visite s'improvise petit à petit . Notre guide, passionné, nous embarque dans un tourbillon de paroles, d'anecdotes, de détails techniques .Nous essayons d'ingurgiter toutes ces informations …
Une locomotive est en pleine révision. C'est un "grand relevage", tout est démonté, ausculté, vérifié .C'est avec beaucoup de plaisir que nous sommes entraînés dans un jeu de meccano géant.

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Pantographes à terre...

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Châssis aux sections colossales

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Fosse d'entretien

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Tour (gigantesque) de rectification des bandages de roues

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Roues munies d'engrenages formidables

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Stators des moteurs électriques de traction démesurés…

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Appareillages électriques démontés

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Poste de conduite de la locomtive Sécheron T6 (frein de secours)

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Locomotive Sécheron T10 en attente sur une voie de garage

21 juin 2008

Vers le lac et le glacier d'Arsine

Demain il va faire beau…
On pourrait en profiter pour faire une petite virée tous les deux en pères peinards !
On prend ma voiture, tu t'occupes de la bouteille de beaujolais . On prépare les sacs ce soir et demain matin à 6 heures on décolle…
Le jardin, le travail au bois, le bricolage, la peinture des volets etc etc…attendront bien un peu . Profitons de ces dernières belles journées d'automne, ces "veilles" comme on dit ici, pour s'oxygéner un peu la cervelle.

Mais, au fait, où va-t-on ?
Le pic de Bure, Le Grand Ferrand, le Coiro par le Rif Bruyant, le Paletas, la Brèche du Perrier, le lac Labarre, le Taillefer, le lac du Vallon et le Rochail ?…
Bof non…
Alors le Mont Blanc, la Barre des Ecrins, le Râteau, la Meije ?
Tu te moques de moi !
Et si on allait se rafraîchir les idées aux pieds du glacier d'Arsine .
Excellente proposition ! Bonne nuit, et n'oublie de remonter le réveil …

Direction le col du Lautaret . Après avoir affronté la folle noria des camions puants et agressifs qui s'obstinent à emprunter la N 91 nous arrivons enfin en vue du parking du Lautaret. (Celui qui donne sur le sentier des crevasses) . Ouf !
A peine descendus de la voiture c'est une véritable fuite pour s'éloigner de ce cauchemar routier…

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Après avoir rapidement contourné le Combeynot on se sent tout de suite mieux à l'approche du sentier des crevasses en apercevant des petits bouts du glacier de l'Homme et la Meije dans la froide lumière du matin.

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Une marmotte monte la garde un peu au dessus du Pas d'Anna Falque. Elle rapporte certainement dans ses poches le bulletin météorologique du jour à sa petite communauté... ( une station automatique est située un peu plus haut).

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C'est bientôt l'Alpe de Villar d'Arêne et après avoir laissé sur la gauche le plan de l'Alpe on peut apercevoir le refuge Adéle Planchard adossé à la Grande Ruine.

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Il faut alors continuer à suivre le GR 54 qui escorte fidèlement le Rif de la Planche et, une fois le minuscule lac de l'Etoile dépassé, monter à l'abordage d'une imposante moraine qui donnera sur le lac d'Arsine.

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Lac et glacier d'Arsine, la montagne des Agneaux...

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Le lac d'Arsine est un endroit assez "couru" et il est bien rare de s'y trouver seul. Ce jour "l'armée française" était en promenade et le passage expéditif du groupe nous a un peu flétri le moral : les Chasseurs Alpins étaient en forme et c'était pas le momentde faire la course avec eux…

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La Romanche (bébé).

Bonus de la promenade : moyennant un petit détour par Valfourche il est possible de remonter vers les sources de la Romanche …

15 juin 2008

Le canal du Beaumont

Le canal du Beaumont.

Voilà une bien belle promenade pour une chaude journée d'été !

Le cheminement le long du canal du Beaumont est un véritable bonheur . La marche y est très facile, la dénivelée négligeable . Enfin, par endroits, la vue est superbe sur Valbonnais, son château, la Bonne et son plan d'eau. Tous les ingrédients d'une bonne après-midi de détente en famille loin des galeries marchandes et à l'abri des décervelages télévisuels…

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Valbonnais   Le Coiro   L'Etilier  Entraigues   L'Arcanier   Les Verneys   Les Angelas

Les seules précautions à prendre sont de bien surveiller les enfants et de tenir les chiens en laisse lors de la balade. Le canal est assez peu profond mais le courant est traître et les passages en sous terrain fréquents rendraient les repêchages éventuels périlleux… . Il faut donc un minimum de vigilance !

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Rapidement, grâce au chuintement de l'eau et à sa fraîcheur bienfaisante, la quiétude de l'endroit vous gagnera . Si vous êtes en forme vous pourrez pousser vers les crêtes du Beaumont.

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Promenade accessible à tous, petits et grands !

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Le départ de la promenade se situe dans une épingle de la D212 menant des Angelas au col de Parquetout. Prendre le chemin vers la droite et comme d'habitude je vous laisse prendre la carte IGN ad hoc pour tracer votre plan de marche .
Une excursion doit toujours commencer par un coup d'œil sur une carte : c'est le meilleur moyen de faire travailler l'imaginaire . Les noms de lieux, les courbes de niveaux, les détours de sentier, la couleur des remplissages . Voilà prétextes à rêver avant de passer à "l'action" Et puis il me semble important de pouvoir nommer ce que l'on voit en promenade, en effet il n'y a rien de plus désagréable que de voir une montagne et de ne pas en connaître le nom !

En traversant Valbonnais n'oubliez pas de d'aller voir le carré magique . Palindrome énigmatique daté du XVIIIe siècle joliment mis en valeur dans un mur de soutien au cœur du village .

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Pour tout connaître sur le canal du Beaumont je vous conseille la lecture de Mémoire d'Obiou n° 11. Vous y trouverez  un article très documenté écrit par Pierre Barnola…

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Enfin pour une approche plus "romancée" vous pouvez aussi lire : les souliers ferrés de Maurice Bouchet. Une bien jolie façon de s'imprégner des lieux par le truchement des aventures d'un prisonnier allemand de la guerre de 14/18. Embauché au chantier du chemin de fer La Mure-Corps, il se voit détaché à la remise en état d'un canal d'irrigation qui pourrait bien être notre canal du Beaumont…

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Court-vêtue et chaussée de souliers ferrés, un peu garçon manqué, Jeannette parcourt seule les sentiers, entre le hameau d'altitude où vivent ses parents et le village où elle est institutrice. Sur son chemin, elle croise le chantier du chemin de fer qui perce les flancs de la montagne. En ce printemps 1917, la plupart des ouvriers sont des prisonniers de guerre allemands, réchappés de la boue des tranchées. Jeannette ne peut détacher son regard de l'un d'entre eux, au nom à la consonance si familière : Berard. Quel n'est pas son trouble lorsqu'elle découvre le jeune homme plongé dans la lecture d'une carte de géographie dans sa salle de classe...

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